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Ext. du domaine de la fuite

Publié le 13 septembre 2010 par Routedenuit

Ext. du domaine de la fuite

Dis, que se passe-t’il quand la violence est orpheline ? Quand elle n’a pas de cible, qu’elle voudrait juste s’exprimer, comme ça. Sans contexte. J’ai pas trop l’habitude de ressentir ce genre de choses. Je n’aime pas la violence, je la fuis. Plus exactement, je l’évite. Je mets en scène son étouffement. Que se passe-t’il quand on ne sait pas quoi en faire ? On écrit, on hurle, on fait de la musique, on peint des kilomètres, on frappe des sacs de sable ?

Ces derniers temps, j’ai un truc dans la gorge. Un truc irrépressible et dormant, en forme de peur, d’excitation et de désorientation. Un truc dont je ne sais pas vraiment quoi faire, qui cherche à s’extirper. Le seul problème, c’est que je ne sais pas pourquoi, contre quoi ni contre qui. Je crois que j’ai peur, et que je fais diversion. J’ai peur, pour la première fois, de ne pas pouvoir mettre de mot sur quelque chose, puisque je ne la comprends pas. J’arrive pas à analyser cet évènement. Et c’est comme si l’écrire n’y changeait rien.

Je n’ai pas fait grand chose depuis maintenant deux mois. Je l’ai suffisamment écrit, je n’aime pas cette sensation de stand-by, en plus, je me répète. En parallèle, j’ai très peur de recommencer. Peur d’enfin apprendre ce métier que j’ai toujours voulu faire. Peur de regagner les bancs de l’amphi, de redevenir un élève, un étudiant. Peur, surtout, de devoir affronter la critique, d’avoir fantasmé un chemin de vie, d’un jour peut-être me rendre compte que je me suis trompé. Pourtant, je suis convaincu que ce moment n’arrivera pas, mais il reste là comme un couperet. Souvent, il me reste un peu trop de naïveté. De celle qui me dit qu’un jour je gagnerai ma vie en écrivant. Juste en collant des mots, les uns après les autres, comme ça, de rien. Souvent, je me dis que je devrais arrêter, parce que la chute ne sera que plus dure. Pourtant, pourquoi pas. Mais ce sera compliqué, et la complexité, c’est épuisant. Je voudrais l’immédiat, que tout fonctionne tout de suite. Que la gestation prenne fin. Je veux toujours tout, trop vite. Et je m’épuise.

Je voudrais deux ou trois certitudes à propos de cette nouvelle vie.

Après, je me débrouille.

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