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Bye bye Claude Chabrol

Publié le 13 septembre 2010 par Xylophon

Il n'y aura plus ce rendez vous annuel avec ses films, plus cette attente exquise de savoir- si comme le beaujolais nouveau-le film de Claude Chabrol est un grand cru.

Chabrol, un des derniers de la nouvelle vague est parti sans faire de bruit. Il laisse à ces admirateurs, une oeuvre dense et atypique.

Je n'ai jamais aimé Truffaut mais j’aimais Chabrol. Il y a chez Truffaut un moralisme qui me gène. Un sentiment de construire une histoire en train de se faire qui me dérange.
http://lexilousarko.blog.fr/2009/05/31/la-modernite-du-cinema-asiatique-6206238/

Les films de Claude Chabrol c'était une mécanique bien huilée, comme une peinture d'impressioniste distillée par petites touches, comme une cuisine aux petits oignons où chaque ingrédient apporte du goût à l'histoire.

Je n'ai pas vu tous les films du réalisateur, j'ai commencé à aimer Chabrol le jour où j'ai
vu "Merci pour le Chocolat" sorti en 2000. Isabelle Huppert est brillantiste dans le rôle de la femme bourgeoise et attentionnée qui aime servir du chocolat à son beau fils. Tout est propre dans cette maison, et pourtant le malaise s'y installe en filigrane. Subtil, exceptionnellement bien construit, la perversité et le mensonge sont au coeur de cette histoire de famille.

Autre film, autre ambiance: "La fleur du Mal" sorti en 2003. Plus que la perversité des familles bourgeoise, c'est ici la thématique du pouvoir qui traverse ce film incarné par cette escalier de marbre habillé d'un tapis ocre, qui vient tout au long du film marquer la contradiction entre ce symbolisme de la réussite et la décadence de ces petits notables de province.

J'avais moins aimé "L'ivresse du pouvoir", ou "La fille coupée en deux", mais cela reste cependant de bons films.

Chabrol nous laisse donc un travail presque sociologique à l'image des Rougons-Maquarts d'un Zola ou de la Comédie Humaine de Balzac. Une fresque qui cherche toujours derrière les apparences, les dorures des meubles, les couverts en argents, a rendre compte d'une nature humaine qui dérape.

Rares sont les réalisateurs a pouvoir se targuer d'avoir crée un adjectif: une atmosphère "chabrolienne" décrit "une atmosphère un peu lourde en province, dans une famille dont les placards sont remplis de cadavres".

L'homme en plus de l'oeil acéré avait l'auto-dérision comme mode de fonctionnement. Amateur de "bonne bouffe" et de bons mots, il déclarait en 2007 à libération: "Sarkozy n’est pas Hitler, ni même un faux Hitler, qui atterrit sur une botte de paille. Il est davantage Michel Druker que Hitler. […] On a été légèrement imprudent en l’élisant mais, en France, on a toujours le sentiment qu’on peut à un moment opposer un refus brutal. Pour l’instant, il distrait les soirées d’hiver."

Rien n'a dire de plus.


Merci pour le chocolat - Bande annonce FR
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