Magazine

Comment les régimes spéciaux de retraite mènent à la malacologie ?

Publié le 22 novembre 2007 par Caroline
J'ai reçu un abondant courrier de jeunes étudiants en grève qui souhaiteraient embrasser, eux aussi, la carrière de malacologue. Souhaitant quitter rapidement l'université avant qu'elle ne s'écroule, ils voudraient faire carrière dans le coquillage. Que peut-on leur conseiller ? Pourquoi ne pas suivre l'exemple de Gaspard Louis André Michaud ?
Né à Sornac (Corrèze) le 7 décembre 1795, il est le fils d'un professeur du Lycée à Ussel (Corrèze), André Louis Michaud, dont la mort en 1813, modifia brusquement les projets du jeune Michaud qui venait pourtant d'être brillamment admis à l'École Normale. Il s'engage alors dans l'Infanterie, soucieux d'embrasser une carrière rapide.

Donc, premièrement, s'engager dans l'armée.
En 1814, il prend part activement aux combats et participe au blocus de Metz où il subira des blessures de guerre. Il est promu Sergent-major, le 26 mai avant d'être emprisonné quelques jours en région parisienne.

Je pense que les blessures et le mitard ne sont pas indispensables dans le cursus macologique.
En 1820, il est nommé adjudant, en 1837, adjudant-major et en 1839, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Il prend sa retraite militaire, en 1844.

Si je calcule bien, ce Monsieur Michaud n'a pas quarante ans de cotisations. Aurait-il bénéficié de ce qu'on appelle "un régime spécial" ? Donc, si on suit toujours l'exemple de Gaspard Michaud, à moins de 50 ans, il faut prendre sa retraite, car une deuxième vie commence.
Il passe à 50 ans son bacchalauréat et s'installe dans la région lyonnaise comme professeur.

Sa biographie n'est pas très complète. On sait qu'il
rassembla une vaste collection conchyliologique de plus de 30 000 coquilles d'espèces continentales et marines qu'il céda en grande partie au Muséum de Lyon.

Sa collection, il n'a pas dû la faire en un jour. Il a dû traîner des journées et des journées sur les plages pour ramasser autant de coquillages. S'il n'avait pas pris sa retraite si tôt, en aurait-il eu le temps ? En lisant cet vie exemplaire, j'ai envie de dire à tous les anti-grèves que s'il n'y avait pas les régimes spéciaux de retraite qu'en serait-il de la malacologie française ?
Bernard Thibaut, s'il manque un argument pour les défendre, avançons celui-là !
Pour la petite histoire, Gaspard Michaux prend une deuxième retraite, celle de l'enseignement, cette fois-ci. Il meurt en 1880.
Jeunes étudiants qui veulent devenir malacologues, suivez mes conseils :
1°) Quittez la fac.
2°) Engagez-vous dans l'armée, ou dans n'importe quelle carrière où vous pouvez prendre votre retraite avant d'être complètement séniles.
3°) Ramassez des coquillages sur les plages ou sous les pavés, car sous les pavés...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Caroline 722 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog