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Faut-il chercher le consensus pour avoir une bonne e-reputation ?

Publié le 14 septembre 2010 par Lilzeon

Citoyens !

Faut-il chercher le consensus pour avoir une bonne e-reputation ?

Une discussion avec un vieil ivrogne, lecteur invétéré de presse scandaleuse, m’a mis un doute.

Il m’a sorti, tout de go dans mon égo : vous blogueurs, monstrueux moutons de panurge, vous reproduisez le courant dominant -sic- en vous branlant la nouille -resic- parce qu’au fond vous êtes un nouveau conglomérat de puissants Bel Ami -lipsync. Comme si pour exister auprès des autres blogueurs, ou producteurs de contenus au sens Forrester-ien du terme, il fallait chercher le consensus. Sois nice avec moi, je te donnerai de quoi me liker encore plus.

MMM SEXY. Ou pas.

Il a, jusqu’à un certain point, des raisons de douter de notre libre arbitre :

  • Comme le rappelle OWNI, le fait que nous soyons dans un espace extime contraint un tant soit peu nos capacités à exprimer des points de vue différents (ne serait-ce que ça), voire en opposition avec le sens commun. C’est comme au bureau après 2 semaines : je vais éviter de ramener de quoi faire des Jet Vodka tout de suite…
  • Par ailleurs, les figures qui semblent -et répétons le, qui semblent- les plus représentatives du web français entretiennent des liens non pas grand public mais bien intéressés avec le pouvoir. Lire à ce titre ce diable d’Eric Maillard qui jette un pavé dans la marre en voulant donner toute la vérité rien que la vérité (mais sans lâcher la main droite, autrement le iPhone, il tombe) sur l’audience des blogs
  • D’autre part, comme tout système médiatique, les nouveaux supports type blogs n’échappent pas à la règle : des “stars” émergent, qui rafflent une part importante des gains à obtenir (on parlera des cadeaux, certes, mais d’accès à ce que ce monde a de rares, le réseau, surtout) et qui deviennent qu’on le veuille ou non plus “information maker” contre d’autres qui seraient “information taker”

On pourrait aller plus loin mais de multiples contre-arguments tendent à prouver que chercher le consensus ne rapporte en soi … pas grand chose, a fortiori quand nous sommes un émetteur d’information ou de points de vue dans l’océan fuyant du web social :

  • d’abord, ce n’est pas parce que des oligopoles se forment que le reste de la long-tail suit : il suffit de regarder l’échec des skyblogs gouvernementaux, qui démontre une fois de plus qu’il ne suffit pas d’appuyer sur une touche “présence dans un réseau social” pour effectivement y être. Et susciter l’adhésion
  • par ailleurs, si on appliquait le filtre “consensus” à d’autres univers, les paires de pompe, on se rendrait rapidement compte de la chose suivante :
    - une non marque donne généralement des produits sans saveur : Atemi vs Puma
    - les marques molles font chier
    - c’est m’apporter un service que me donner à partager -ou pas- une vision
  • d’autre part, la plupart des figures émergentes sur le web sont des personnes avec un fort potentiel disruptif :
    - le créateur qui sait innover dans les logos qu’il dessine, dans la façon dont il a de faire vivre et donner à ressentir son produit et donc sa patte
    - le blogueur, qui sait taper quand il n’est pas content, et qui saura par contre saluer une initiative jamais avant mise en avant
    - le conglomérat de blogueurs qui saura donner une forme de “ligne éditoriale” (aussi dans la non ligne, ahah) militante
  • la dimension plaisir déjà maintes fois évoquée ici semble aussi clé : la plupart des personnes ouvrant un espace sur le web le font pour leur propre plaisir. Mettre les photos de son chat, ce n’est généralement pas pour chercher le consensus. Pourtant ces gens ont-ils une mauvaise e-reputation ? Pas sûr
  • enfin la logique même de l’influence digitale ne repose pas sur un “consensus” mais sur une logique d’adhésion, c’est à dire non pas la reproduction d’une opinion déjà existante mais bien la capacité à emmener ses publics vers un point B
    - la part de voix est l’élément clé pour “exister”, se faire défendre / relayer et se qualifie à la fois par un nombre de reprise et une qualification de la positivité. Je vais vite sur le sujet…
    - il s’agit donc non pas d’être dans une logique d’optimum de Pareto :
    Faut-il chercher le consensus pour avoir une bonne e-reputation ?

    …mais bien dans une loi de puissance :
    Faut-il chercher le consensus pour avoir une bonne e-reputation ?

Bref, pour avoir une bonne e-réputation, arrêtez de faire chier, envoyer du fat.


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