Magazine Bourse

Des victimes de Carole Morinville s’emparent de son nom de domaine

Publié le 20 septembre 2010 par Fabien Major @fabienmajor

Alors que reprend aujourd’hui le procès des tinamis de Vincent Lacroix… on constate que les victimes de fraudeurs ou de faux conseillers (mais vrais croches) réussissent parfois à faire dévier les gros projecteurs des médias vers leurs causes…

Le web 2.0 offre aux imaginatifs des moyens intéressants de se faire entendre. Ils peuvent ainsi dépasser le simple clip de 30 secondes de pleurnichage mise en scène par le caméraman. Au-delà de la «prise de vue» du chef de pupitre, les victimes de bandits à col blanc ont beaucoup à dire et pas beaucoup de support médiatique pour détailler leur mésaventure. Les informations financières sont souvent relayées en fin de bulletin. Vital pour le vrai monde, peu sexy pour les directeurs des programmes ou rédacteurs en chef!

Les victimes de Carole Morinville, sont peut-être moins nombreuses que celles de Vincent Lacroix ou d’Earl Jones. Elles viennent de réussir un sacré coup! Elles ont mis la main sur le nom de domaine www.CaroleMorinville.com! Ce blogue construit sur la plate-forme WordPress ne fait que débuter, mais déjà on peut être certain qu’il n’encouragera pas la réhabilitation de la madame. Il pourra gagner beaucoup d’adeptes, surtout s’il on y diffuse des témoignages exclusifs et opinions musclées. J’imagine que s’ils y greffent une page Facebook, un compte Twitter et une banque de clips sur Youtube… l’effet viral sera intéressant.

A l’époque, les victimes de Vincent Lacroix avaient opté pour un Forum de discussion. Ils ont fait un très bon boulot, mais l’effet de propagation du Forum est plus limité. Dans son essence même, un forum est une communauté fermée. Est-ce que la stratégie WEB des victimes de fraudes financières peut faire accélérer leur cause et conduire à des compensations plus rapidement?

Oui, en partie. Les politiciens carburent à l’opinion publique. Les sujets chauds peuvent les harceler (voir emmerder) pendant des semaines et des mois. À l’opposé du lobbying sous-terrain, une campagne WEB défendant une cause populaire peut atteindre sa cible avec assez de précision. Je pense que plus il y a de détails qui circulent, plus les auteurs de crimes médiatisés (et leurs avocats) se sentent obligé de plaider coupable. Ainsi, ils iront manger des Grill Cheese dans un bachelor de Ste-Anne-des-plaines plus vite!

Des victimes de Carole Morinville s’emparent de son nom de domaine
Prenons le cas Earl Jones. Il faut le reconnaître, les victimes ont fait un travail formidable. Elles se sont trouvé des porte-paroles anglophones et francophones. Elles ont eu pas une, mais trois pages Facebook. La crapule n’était pas encore sortie de son repaire que le site WEB dédié à ses frasques: EarlJonesvitimassistance.ca était en ligne. Les victimes ont aussi eu la brillante idée de s’allier à d’autres victimes de pseudoconseillers à travers le pays et ont marché sur la colline Parlementaire! Ainsi, la fondation «Mouvement Sois Fort» a vu le jour. Bref, elles ont su combiner les bases de relations publiques 101 avec le WEB 2.0. Résultat: avec 100 fois moins de pertes financières que l’affaire Madoff, l’affaire Earl Jones s’est accaparé une couverture médiatique similaire au Canada.

Pas de doute, se faire vider les poches par quelqu’un en qui on avait une confiance inébranlable est traumatisant. Mais, il ne faut surtout pas avoir honte d’en parler. Utiliser tous les moyens pour décrire les sales stratagèmes et raconter sa mésaventure peut empêcher que d’autres innocents se fassent détrousser.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fabien Major 12992 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte