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Paranoïd Park de Gus Van Sant

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous,
Tentative de rattrapage du retard de critiques restant pour 2007 avant le passage à la nouvelle année et son fameux top 10 rétrospectif. Bonne lecture.
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On aurait pu penser qu’après la trilogie composée de Gerry, Elephant et Last Days, Gus Van Sant opérerait une transformation au sein de son style ou passerait tout simplement à autre chose, s’orientant vers d’autres contrées d’expérimentation cinématographique. Mais la sortie de son nouveau film, Paranoïd Park, nous force à reconsidérer la donne. Doit-on pour autant parler de quadrilogie ? On en serait bien tenté de prime abord mais certains éléments font de Paranoïd Park un objet singulier et quelque peu déroutant.

 

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Pourtant quelques similarités placent le film dans la lignée des œuvres précédentes de Gus Van Sant comme par exemple le format 4/3 (comme dans Elephant) choisi comme pour mieux enfermer le personnage au sein du cadre et donc de la diégèse, comme si tout hors-champ disparaissait pour lui et qu’il était prisonnier de sa propre condition bien qu’il ne soit qu’un personnage de cinéma, ce qui en soit est déjà beaucoup.

 

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Ajoutons à cela un goût particulier pour les travellings et les ralentis parfois magnifiques (splendides scènes de la douche et de l’étreinte charnelle s’étirant hors du temps et assurément grands moments de cinéma) et nous obtenons un film au style de Gus Van Sant. Mais cela n’est-il pas trop ? On a l’impression que le réalisateur s’enferme dans le carcan de son propre style, comme condamné à en répéter les éléments fondateurs de film en film.

 

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Cependant, des éléments font de Paranoïd Park un objet tout autre. Tout d’abord la venue de Christopher Doyle au poste de directeur de la photographie apporte une esthétique nouvelle et parfois plus ambitieuse (très belles séquences de skate en super 8, quoique trop présentes). Ajoutons-y la venue d’un élément étrange au sein du film en la présence insistante d’un cadavre qui ne veut pas mourir, scène horrifique qui tourne au burlesque de par son traitement dilaté et volontairement irréaliste. 

 

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Construit sur une temporalité déstructurée, ce nouvel opus souffre tout de même de longueurs. Ce crime sans châtiment, passionnera, dérangera ou émerveillera mais ne laissera pas indifférent. Voilà sans doute pourquoi il a remporté le prix du 60ème anniversaire du festival de Cannes. Et maintenant ?

Note : 3/5


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