Magazine Cinéma

"Les promesses de l'ombre" de David Cronenberg

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous,
Suite des critiques de la fin 2007, voici l'élégie du nouveau chef d'oeuvre de David Cronenberg. Bonne lecture !

On aurait pu croire qu’après le remarquable tournant pris dans sa carrière avec A History of Violence, qui marquait la véritable renaissance d’un cinéaste, que David Cronenberg ne nous surprendrait plus. Bien sûr nous faisions fausse route et il nous le prouve brillamment avec Les promesses de l’ombre son nouveau chef d’œuvre marquant une filiation non négligeable avec l’opus précédent.

 

De filiation il est par ailleurs question dans le film, comme il l’a toujours été au sein de l’œuvre du cinéaste. Cette filiation directe (donc héréditaire et organique, une autre obsession de l’auteur) ou indirecte est le sujet principal de ces Promesses de l’ombre. Tout commence en effet par un accouchement précipité dans lequel la mère, adolescente et prostituée russe à Londres, donnera la vie en perdant la sienne. Transmission de flux par la filiation.

 

Mais ce sont bels et bien ses problèmes et un lot important de mystères que la jeune femme léguera à Anna, la sage femme brillamment interprétée par Naomi Watts, qui par ailleurs, ne peut pas avoir d’enfants. Le piège se referme alors sur elle, spirale infernale et obsessionnelle de la quête d’identité de nouveau-né qui va la mener tout droit dans les griffes de la mafia russe londonienne où les problèmes de filiation sont plus que jamais au cœur du problème.

 

En effet, Kirill (Vincent Cassel, impeccable) fils du parrain, se révèle incapable de reprendre le flambeau familial qui se trouve être confié à son chauffeur et garde du corps, Nikolaï, interprété par un Viggo Mortensen saisissant, nous livrant une des plus belles performances de l’année. Le passage se fera par ailleurs par un rite d’initiation incroyable, durant lequel les tatouages se font marques mystiques du passage d’un homme du côté de l’ombre.

 

Le récit prend alors la tournure d’une tragédie shakespearienne d’envergure, porté par une mise en scène incroyable de maîtrise, qui nous livre d’ailleurs des scènes anthologiques telles qu’un combat à mains nues dans un sauna où la violence n’aura jamais été aussi érotisée. Une fois de plus la collaboration Mortensen / Cronenberg fait des étincelles et laisse présager de bonnes augures pour l’avenir. Les promesses de l’ombre se place ainsi sans difficultés comme l’un des meilleurs films de cette année 2007.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alban Ravassard 39 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines