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Nympho : manie ou maladie ? (1)

Publié le 23 septembre 2010 par Claramoi

La nymphomanie au XIXème siècle était une maladie mortelle ! Le terme nymphomane aujourd'hui est surtout utilisé comme insulte envers des femmes multipliant les rencontres occasionnelles. Le point sur cette notion aux racines plus morales que médicales.
On se souvient de "My secret life" publié à la fin du XIXème siècle, par un "anonyme anglais" qui racontait dans le menu détail ses coïts avec des milliers de femmes. Plus récemment, Michel Polac publiait son "Journal des années 1980–1998" (1) et "La luxure" (2) où tel un Don Giovanni, il dresse le catalogue de ses conquêtes féminines. Mais de mémoire de spécialiste, on n'avait jamais eu accès à un texte de ce genre écrit par une femme.
Des coïts à foison
La publication au printemps 2001 du livre de Catherine Millet : "La vie sexuelle de Catherine M." (3) a dévoilé au grand public l'expérience très particulière d'une femme. Il faut saluer le courage de Catherine Millet qui a osé dévoiler une existence hors normes. Catherine M. a été capable de comptabiliser quarante-neuf hommes dont elle a pu dire que "leur sexe a pénétré le sien" et auxquels elle peut attribuer un nom ou au moins une identité. Elle s'est par contre déclarée incapable d'estimer le nombre de ceux qui se confondent dans l'anonymat des partouzes ou dans d'autres circonstances de sexualité anonyme et plurielle.
Rappelons que seulement 3 % des femmes françaises de la même tranche d'âge que Catherine M. ont déclaré avoir eu 15 partenaires sexuels dans leur vie. En outre, les femmes qui ont osé avouer publiquement cette expérience sont encore moins nombreuses.
Catherine M. est-elle nymphomane ?
Au XIXème siècle et même encore très récemment, on aurait qualifié Catherine M. de nymphomane. La nymphomanie est définie comme l'exagération pathologique des désirs sexuels chez la femme et une nymphomane serait par extension une femme trop désirante selon le Petit Robert. Or dans le récit de Catherine M., le désir et même le plaisir ne semblent pas constituer la motivation principale de ses conduites et de ses rencontres. Seuls comptent les actes.
Et c'est la banalité qui semble l'emporter dans le récit qu'elle nous en donne. Cette banalité de la multiplication des partenaires n'est certes pas partagée par la majorité des femmes !
Comment expliquer ou comprendre un tel comportement si tant est qu'il faille trouver des causes pathologiques au fait qu'une femme ait un grand nombre de partenaires sexuels ? Est-ce que la nymphomanie réside dans la multiplication des partenaires sexuels ou bien suffirait-il pour qu'une femme soit traitée de "nymphomane", qu'elle en ait seulement le désir et le fantasme ?
La semaine prochaine: la nymphomanie (2) : nymphomanie au 19e siècle et au 21e siècle, les addictions sexuelles, les normes sociales !


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