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Bruits de Palais...

Publié le 04 novembre 2009 par Kiwibleu By Patricia Ramahandry

Oui, je l'avoue, je ne suis pas très présente ces temps-ci. Il faut dire que d'autres écritures m'appellent ! Je ne vous en dirai plus dans quelques semaines....
En gage de mon retour assidu et prochain, voici quelque chose de ludique : une gourmandise d'Hiver !
Ou comment devenir coloriste en quelques clics et magnifier le Palais d'Hiver...
Connaissez-vous Piter (oui avec un i j'insiste_nom affectif des Pétersbourgeois pour leur ville) ?

Redonner au Palais d’Hiver (devenu le musée de l'Ermitage) sa couleur rose pâle d’origine est le sujet qui revient sur le tapis à Saint-Pétersbourg. Au départ, cette question fut soulevée par le directeur de l’Ermitage Mikhaïl Piotrovski qui nourrit depuis quelques années l’idée de redonner au Palais d’Hiver la couleur choisie en son temps par l'architecte Rastrelli au milieu du XVIIIème siècle.

Rose Rastrelli ou vert familier ?

Le Palais a plus d’une fois changé de couleur durant son existence. Au temps de Paul I et de Nicolas I le palais était couleur ocre aux reflets blancs, puis, sous Alexandre II, ses façades prennent une couleur d’ocre plus foncée.Vint alors Alexandre III, et on rajouta davantage de pigment rouge. jusqu’à la fin des années 1920, il resta d'ailleurs couleur terre cuite mâtiné de rouge .
Plusieurs expériences de coloration de façades ont été tentées depuis : couleur grise en 1927 et brun gris en 1928-1930. En 1934, à l’initiative de la Municipalité on a pour la première fois essayé une couche de peinture à l’huile de couleur agressive, quasiment orange, avec les éléments décoratifs soulignés au blanc. Mais cette expérience a dû être abandonnée tant pour les raisons esthétiques que parce que la peinture à l’huile abîmait la pierre, le crépi et les moulures.

En 1941 on entreprend une véritable recherche de coloration avec la participation d’éminents architectes, artistes et restaurateurs. Au lendemain de la guerre, en 1945-1947 les bâtiments du Palais d’Hiver sont rénovés et peints en trois couleurs : les murs deviennent vert émeraude, les colonnes, les corniches et les cadres de fenêtres sont peints en blanc cependant que les moulures et les chapiteaux prennent une couleur ocre. Il y a deux ans, la dernière fois qu'il fut repeint, on préserva encore une fois son teint devenu familier.

Opinions divisées

L' opinion des habitants de St Pétersbourg est divisée comme, d’ailleurs, celle des stylistes et des historiens professionnels. D’aucuns considèrent que l’ensemble architectural de la Place du Palais gagnerait beaucoup si l’on repeint le palais dans sa couleur précédente. Certains se souviennent que les notes vertes ont été imposées aux citadins après la guerre, alors que le rose historique est moins intense et convient mieux au style baroque. Les opposants appellent à réfléchir : quelle est la couleur qui doit être considérée comme historique ? celle qui fut appliquée en 1762 ou celle qui a perduré le plus longtemps sur les murs du Palais d’Hiver ?
Autre point de vue, pragmatique celui-là : on repeindra (oui mais... rose ou vert ?) le palais seulement lorsque la vieille peinture sera complètement esquintée. En attendant dépenser l’argent pour quelque chose de plus utile pour un musée doit pouvoir endormir pour un temps les discussions coloristes.

Qui choisira ?

Au final, le choix risque d'être fait non pas par les Pétersbourgeois, ni par les intellectuels, ni même par la direction de l’Ermitage. Repeindre le principal palais de St Pétersbourg en rose semble tellement soulevé un problème épineux et passionné qu’il y a fort à parier qu'il ne pourra être réglé sans la participation du gouverneur Valentina Matvienko et du ministère de la Culture.

Mais... en attendant, amusez-vous ! Coloriez l'Ermitage à votre goût !


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Pour ceux qui ne connaissent pas le Palais d'Hiver in situ

Regard Sur l'Est : Un chantier nommé Piter

Bonne palette !


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