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Short message

Publié le 25 septembre 2010 par Fred Desbordes

A quoi pense-t'on quand on vient d'envoyer un sms ?

Et bien, on commence fébrilement par vérifier si on l'a bien envoyé à la bonne personne et là, merci les accusés de réception. Et puis on observe les escalopes de dinde à la normande en train de griller dans la poêle, en se disant que c'est vraiment un concept marketing stupide, puisqu'on n'a jamais été en Normandie manger des escalopes de dindes normandes.

Ca frit, ça fait pshit-pshit dans la poêle, on les retourne toutes les trente secondes et on vérifie une dernière fois qu'on ne s'est pas trompé de destinataire.

Et puis on regarde ses sms et on se dit que, quand même, c'est étonnant tous ces points de suspension dans les micro-messages. Un peu comme des phrases accrochées à des pinces à linge qui volèteraient dans la brise automnale. Accrochées mais suspendues. Au fil à linge du téléphone.

Alors, on se demande, pourquoi on ne met jamais de « point-de-suspension », même pas point souvent. Histoire de ne pas trop ponctuer ces micro-histoires filaires, histoire de rester dans « les-clous-de-l'interprétation ». Parce-que, finalement, ces points de suspension là, ils ont un peu leur propre histoire, plus que des points, plus vivants que des virgules, moins dramatiques que des points d'interrogations, ils laissent le lecteur en lévitation.

On retourne une dernière fois les escalopes de dinde à la normande, deux coups de moulin à poivre et on se dit que, pour une fois on laissera les points de suspension faire leur bonhomme de chemin.


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