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Crocodile

Publié le 26 septembre 2010 par Flow

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Crocodile. (de Tobe Hooper)

Le principe du sac à dos.

Tobe Hooper, le réalisateur du glaçant Massacre à la tronçonneuse livre en 2000 ce gros nanar qui est resté dans les annales du Z. Comment le talentueux réalisateur s'est il retrouvé dans une production Nu Image (un gros faiseur de navets)? Bonne question mais à part pour mettre du beurre dans ses épinards, je ne vois pas.

Quelle est la recette du bon nanar?

Il faut tout d'abord un budget ridicule. Avec ce dernier, il faut réaliser des effets spéciaux dont les réalisateurs des années 30 n'auraient même pas voulu et engager des acteurs de troisième zone aussi expressif qu'un Terminator mal léché. Ajoutez à cela un scénario couillon et des doubleurs en roue libre lançant des répliques assassines du niveau d'un mauvais clash de Rap et vous obtenez un petit bijou drôle, poétique et profond. Le consommateur est ensuite prié de le regarder au dixième degré, avec un bon pack de bière, des potes et pourquoi pas des substances illicites (je n'incite pas à la consommation, c'est le genre qui veut çà). Et après tout, le cinéma est une passion fatigante, nous obligeant à réfléchir constamment. Alors un bon nanar çà fait toujours du bien.

Ce film est indéniablement de cette catégorie. Une bande de huit zigotos dont la somme des quotients intellectuels ne dépasse même pas celui d'une langoustine (et encore, je suis méchant avec cette dernière) part vivre une semaine de folie à bord d'un bateau, sur un lac (hélas) fréquenté par un crocodile égyptien -pour le côté exotique certainement- très remonté par tant de stupidité.

Les ratés acteurs:  

Les acteurs, tous plus nuls les uns que les autres, campent des étudiants décérébrés qui pensent qu'au sexe et à l'alcool (mais où va la jeunesse???). En toile de fond, le triangle amoureux digne des plus mauvais jours des Feux de l'amour, ferait se retourner dans sa tombe n'importe quel tragédien du XVIème siècle. On retrouve tous les archétypes du genre, du héros playboy, à la nymphomane, en passant par l'héroine gentillette et le connard prétentieux. Mention spécial à l'éternel chasseur qui a un compte à régler avec la bête et qui est ici exploité de bien belle manière.

 

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Effets (très) spéciaux:  

Au niveau des effets spéciaux, c'est également du grand art. Le crocodile se déplace d'une manière qui pousse à l'admiration tant l'incrustation est ratée. Plus ridicule qu'effrayant, il poursuit avec gaité cette bande de débiles afin de nettoyer la terre de tant de bêtise humaine. Et il faut la comprendre cette pauvre bête! Lorsque tu vis une centaine d'années et que t'observes impuissant tant de connerie, il y a un moment où tu craques.

                          

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"Idées (plus que) géniales":  

Venons en maintenant au rang des idées (plus que) géniales (et oui il y en a!). J'en ai compté trois. Tout d'abord, la musique qui accompagne l'arrivée du crocodile. N'oublions pas qu'il est égyptien. Il y a donc une petite musique typée orientale qui annonce sa venue. Cette dernière est totalement déplacée dans l'action. C'est beau à voir!

Ensuite, je trouve l'idée que le crocodile avale un homme et le recrache toujours vivant totalement géniale. Il fallait y penser et qui plus est mis en scène avec de tels moyens!

Et la dernière idée, qui remporte la palme de la connerie est celle que j'ai appelé le principe du sac à dos (elle va rester dans les annales). Un des huit personnages décide de cacher un œuf de croco dans le beau sac de l'héroine (comprenez le il était totalement torché). Ce qui bien évidemment pousse la bestiole à les poursuivre. Abasourdis, à moitié morts, trempés et presque dévêtus, ils n'ont plus rien sur eux sauf cette grande courge qui garde son sac à dos sur elle en toutes circonstances. Vous avez dit grosses ficelles?

Les répliques cultes:

Le chasseur: "Montre nous ta misérable face de monstre!

La première balle je la dédie à mon grand père!

Et la suivante sera pour mon père!

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh!" (il se fait gober par le croco).

Le héros: "Donnes moi ton sac à dos Claire!"

Claire, très naturelle: "Qu'est ce que tu vas en faire il n'y a rien à l'intérieur."

Le connard prétentieux: "Tu crois que tu vas trouver un lance roquette."

Note:

3

Bande-annonce:


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