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C’est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d’Ormesson, rentrée littéraire 2010

Par Mango
C’est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d’Ormesson, rentrée littéraire 2010Voilà trois ou quatre jours que je ne me déplace plus sans mon d’Ormesson. Il vit avec moi ou plutôt c’est moi qui vis en lui comme il dit vivre  et douter en Dieu. Quoi qu’il en dise ce n’est pas un roman -  du tout -  du moins pas comme on l’entend d’habitude.  C’est bien plus ambitieux  puisque c’est le roman de la création, le roman de la vie, le roman du monde et de l’univers.
 Le grand modeste, c’est l’écrivain, celui qui sait beaucoup de choses, qui a beaucoup étudié et bien vécu  mais aussi celui qui n’est jamais sûr de rien  et qui se pose toujours les mêmes questions,  celles qui forment les deux dernières parties de son livre :
Pourquoi y-t-il quelque chose au lieu de rien ? 
La mort: un commencement ?   Y a t-il autre chose que ce monde ? Cette dernière partie est ma préférée.  C’est un délice, une source de réflexions sans fin,  un rafraîchissement des connaissances  de toute une vie, (qui a dit un ravalement ?).  La  science , la philosophie,  l’ art,  les croyances religieuses, tout y passe et cela en souriant, sans pédantisme, avec générosité et bienveillance, comme pourrait le faire un grand-père d’aujourd’hui avec ses petits enfants si ceux-ci daignaient l’ écouter!On est loin ici des «vanités» d’autrefois, quand les grands penseurs méditaient sur la vie et la mort, devant un  crâne, dans l’obscurité angoissée de leur cabinet d’étude! Avec Jean d’Ormesson, nous restons sur le versant tragique mais  souriant des anciens grecs, dans la luminosité méditerranéenne.

Son livre, je l’ai pris comme un hymne à la vie, au bonheur éphémère, à la connaissance, à la beauté, à l’existence entre deux néants, le passé et l’avenir,  le tout et le rien,  le mal et le bien, un hymne où  «surgissent quatre sentiments plus forts les uns que les autres»-  l’admiration, " pour le temps, la lumière, la nécessité, le hasard, pour les hommes et pour leur génie, pour cette beauté pleine de mystère… "- la gaieté,  "S’il y a autre chose que le monde, ce monde-ci ne prête qu’à rire…. J’ai toujours essayé de m’amuser de la brièveté de la vie ".- la gratitude, " Cette vie si lente et si brève m’a toujours été indulgente. Je l’ai beaucoup aimée. Je me suis longtemps demandé qui je devais remercier. Ce livre est destiné à régler la question.".- «Tout est bien»,  "Le quatrième et dernier de ces sentiments auxquels je ne peux pas me soustraire, je ne sais pas quel nom lui donner. C’est un mélange de chagrin, de pitié et d’espérance …  J’espère - est-ce assez bête ! – que la justice et la vérité, si souvent contrariés, sont, ici-bas d’abord, et peut-être même ailleurs, autre chose que des symboles et des illusions. Il faut toujours penser comme si Dieu existait et toujours agir comme s’il n’existait pas ".  Un beau livre, un livre de lettré, d’humaniste,  d’honnête homme,  un livre de ce début du nouveau millénaire,  un livre d’espoir et d’espérance !Un livre bourré de vitamines d’où je ressors pleine  de bonne humeur et de vitalité ! Un livre pour vivre aujourd’hui!Un grand livre chaleureux et tonique!

 On en parle  ICI, ICI, ICI, ICI,   ICI,  ICI, ICI
L'irrégulière l'a également beaucoup aimé,    C’est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d’Ormesson de l’Académie française, roman, rentrée littéraire 2010 ( Robert Laffont, 2010, 314 p.)


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