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La taille de nos fruitiers, un casse-tête?

Par Chlorophylle

La taille de nos fruitiers, un casse-tête?Beaucoup de gens hésitent à tailler, car de nombreux ouvrages de jardinage présente cela comme une opération fort complexe. Mais on peut arriver à des résultats intéressants sans être expert. Alors lancez-vous et au fil des années, vous « sentirez » beaucoup mieux les choses. Au bout de quelques années,sans être taillé, l’arbre finirait par ne plus donner que des récoltes faibles et de mauvaise qualité.

Tout d’abord, il existe plusieurs types de taille fruitière :

1)Les formes libres (où les branches se dirigent dans les trois dimensions) :
- Arbre sur tige ou de plein vent : Tige de 1,30 m à 2 m, au sommet de laquelle se développe une tête, formée généralement en gobelet, pour que le centre reste bien aéré.
- Fuseau : Tige centrale autour de laquelle divergent les branches principales.
- Gobelet : Centre dégagé, donnant à l’ensemble la forme d’un gobelet.

2)Les formes palissées (où les branches se développent sur un seul plan)
- Palmette : Palissée contre les murs, elle est très pratique quant au mode de récolte et aux traitements phytosanitaires et est très utilisée dans les jardins d’ornement.

La taille des arbres à noyaux qui portent leurs fruits sur des rameaux de l’année et celle des arbres à pépins qui portent leurs fruits sur des rameaux anciens sont de ce fait très différentes.
En hiver (hors période de gel bien sur!), les opérations de taille ne concernent que les arbres à pépins (pommier, poiriers), tandis que les arbres à noyaux (pruniers, cerisiers) seront taillés et élagués en aout ou septembre.
Vos outils (sécateur, cisaille, scie égoïne…) doivent être tranchants et bien propres. Au besoin, nettoyez les lames à l’alcool: le risque de transmission de maladies d’arbres en arbres est réel. Une coupe bien faite compte beaucoup plus que l’application d’un cicatrisant. Cependant, ils peuvent être utilisés sauf sur les bois morts ou pourris.

Si vous venez de planter un arbre fruitier, il faut conduire une taille dite de formation.
Celle-ci dépend de la forme que vous souhaitez donner à votre arbre (cf début de l’article). De façon générale, supprimez les branches faisant double emploi (qui se croisent) et forcez le développement des branches manquantes en rabattant une existante au niveau d’un bourgeon « regardant » dans la bonne direction.

Pour les autres sujets déjà en place, il faut conduire une taille dite d’entretien (de fructification).
Commencez par supprimez les branches mortes, celles qui s’entrecroisent (en conservant la plus vigoureuse) et les bois abimés. Profitez-en pour enlever également tous les fruits momifiés qui auraient pu rester sur la ramure.
Ensuite, supprimez les branches pointant vers l’intérieur pour que l’air et la lumière pénètrent au centre de l’arbre (cela garantie une mise à fruit homogène).
Enfin, réduisez la longueur des branches principales en supprimant leur extrémité (c’est ce que l’on appelle « rabattre »). Ceci a pour but de répartir la sève dans les branches latérales, dont le développement sera ainsi stimulé.
Taillez systématiquement au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur (pour optimiser le placement de la future branche).

La taille de nos fruitiers, un casse-tête?
Conçues pour répondre à des impératifs techniques, les formes fruitières sont progressivement devenues des éléments essentiels de l’architecture végétale des jardins. A ce sujet, laissez moi vous conseiller cet ouvrage de Jacques Beccaletto, responsable depuis quarante ans des cultures du Potager du roi de Versailles : Encyclopédie des formes fruitières, « Les modes de conduite » : un métier, un art, une passion.
La taille de nos fruitiers, un casse-tête?

L’ouvrage (publié chez Actes Sud Nature) présente le célèbre verger du Château de Versailles, créé sous Louis XIV, qui constitue la plus grande collection de formes fruitières du monde. Le jardinier en chef livre ici tout son savoir sur la conduite des arbres fruitiers en boule, en candélabre, en colonne, en cordon, en croisillon, en éventail, en fuseau, en gobelet, ou bien encore en palmette… Il explique l’origine, les avantages et les inconvénients de chacune des formes décrites, les variétés d’arbres fruitiers concernés, les porte-greffes conseillés, la durée nécessaire à la formation et les époques d’intervention pour la taille.


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