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Tricky ‘ Mixed Race

Publié le 29 septembre 2010 par Heepro Music @heepro

Avec sa pochette rappelant Blowback (noir et blanc, Tricky qui fume et enfume), tout en restant relativement proche de celle de Knowle West Boy (photo de ¾, Tricky torse nu et visage masqué), avouons-le, ça sent l’arnaque.
De plus, le single ne mettait pas du tout l’eau à la bouche, bien au contraire.
Alors qu’en dire, maintenant qu’il est sorti ? Première grosse surprise : c’est la durée de l’ensemble, qui n’atteint pas la demi-heure ! Dix titres, voilà ce que nous sert Tricky pour déjà son 8ème album (9 si l’on y ajoute son projet Nearly God).
Ça commence assez bien avec « Every day »… On attend vivement la suite.
« UK Jamaican (Kingston logic) » va immédiatement vous faire une frayeur : cette fois-ci, Tricky n’est pas allé plus loin qu’un certain Kanye West en réutilisant une formule qui a fait ses preuves chez le célèbre duo robotisé français. La frayeur ne dure que quelques secondes, le temps de réaliser la soi-disant supercherie ; le problème, c’est qu’il n’y en a pas, de problèmes. Ça marche, et c’est même très frais, malgré le côté déjà entendu. On le sait depuis un moment, ce n’est plus Tricky qui va nous surprendre avec son audace d’antan.
« Early bird » est empli de cette ambiance enfumée que l’on bien chez le kid.
« Guetto stars » a un gros potentiel mais semble s’embourber légèrement, avec un énorme plaisir dans la voix de Tricky, la seule chose qu’il ne perdra sûrement jamais (à moins de finir par la perdre tout court). C’est malgré tout un très bon titre, excellemment produit comme tout le disque d’ailleurs.
« Hakim » annonce l’ambiance arabisante : pour nous, francophones, cela na semble pas grandement originale, mais pour les Anglo-Saxons, ça l’est déjà plus. En effet, ils sont davantage habitués aux musiques orientales (Maghreb ou Inde, entre autres). Pour ce qui est d’inclure du chant en Arabe, c’est assez osé. Le morceau n’a rien d’extraordinaire, mais il est bien.
« Come to me » passe plutôt inaperçu.
Le premier single « Murder weapon » reprend le fameux thème de Peter Gunn. Sympa, mais Tricky ne devrait plus laisser le micro autant et aussi souvent à ses invités hommes ou femmes. Car c’est bien lui qui réussi à sauver (un peu) ce titre finalement trop léger.
« Time to dance » : étrange titre pour un morceau de Tricky. Ou pas tant que ça, maintenant que l’on sait que, lui aussi, est influencé par les Daft Punk. Un peu plus enlevé que « Come to me », mais dans sa continuité. Très sympa. Mais est-ce vraiment ce que l’on attendait de lui ? On s’en moque, « Really real » est déjà là (je vous disais que ce disque est très bref). Bonne production, encore une fois, mais les voix principales sont toujours moins pertinentes que celle de Tricky.
En très bonne conclusion, « Bristol to London » : après le retour aux sources, c’est le re-départ pour la capitale (en réalité, c’est à Paris qu’il réside depuis deux ans ; voilà peut-être un grande partie des influences ici présentes). Un titre très électro, donc très éloigné du trip-hop qui semble bien cloué dans les 90’s.
En somme, ce disque aux allures d’un Knowle West Boy bis en est bel et bien la suite logique ; pas de faux pas, sil l’on se réfère à ce Tricky fait depuis une douzaine d’année. C’est effectivement un bon album, vraiment très sympa à écouter. Le seul bémol : c’est un album de Tricky, on ne peut donc pas se contenter de si peu. Il surpasse en tout cas ses trois dernières productions, ce qui n’est pas si mal.
Mixed Race va encore nous permettre de rêver à un gros album bien bousillé à la Tricky. Car avec ses quatre derniers albums, notamment les deux derniers, il y a de quoi se faire une excellente compilation.



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