Trésor de la Torah

Aujourd'hui, en tant que Juifs, en Diaspora, nous fêtons Shemini Atséret et demain Sim'hat Torah.
Shemini Atséret et Sim'hat Torah viennent en Israël, le jour suivant la fin de Souccot, le 22 Tichri.
Le nom "Atséret" est celui employé par la Torah, "le huitième jour sera une "Atséret" pour vous" (Bamidbar (Deutéronome) 29, 35).

Certains de nos commentateurs considèrent cette expression comme une preuve de l’amour que D.ieu porte à Israël.
Rachi écrit sur ce passage que D.ieu dit "pendant les sept jours de Souccot, vous avez offert 70 taureaux pour les 70 nations de la terre. Maintenant en ce dernier jour, de grâce préparez un repas modeste en mon honneur (un seul taureau, un bélier...) De grâce, restez un jour de plus, car c’est dur pour Moi de vous voir partir".
Cette fête de clôture a, elle aussi, un caractère d’austérité comparable à celui des "Jours redoutables".
Les Sages ont fixé pour ce jour-là le "Téfilat Guéchèm", la prière pour la pluie. Un passage de la Michna (Roch Hachana 1, 2) dit qu'à Souccot, le monde est jugé pour les pluies de l’année.
On aurait donc pu faire la mention des pluies (machiv haroua’h) dès le premier jour de Souccot, de même que c’est le premier jour de Péssah qu’on fait "Tefiiat Tal", la prière pour la rosée.
Nous attendons cependant le huitième jour de la fête pour cette mention. C’est, expliquent nos Sages, que la rosée est toujours une bénédiction, sa tombée est souhaitée même pendant la fête de Pâques.
Les pluies au contraire ne sont souhaitables qu’en leur temps, et la tombée des pluies pendant Souccot non seulement est prématurée, mais est considérée comme une malédiction, puisqu’elle nous empêcherait de séjourner dans la Soucca.
Comme ce jour-là, tout Israël a quitté la Soucca pour occuper de nouveau ses demeures fixes, dès la prière de Moussaf, nous demandons à D.ieu qu’Il "ouvre pour nous son bienfaisant trésor le ciel" afin que la terre s’épanouisse et nous donne ses fruits.
Le fait que D.ieu seul détient la "clef des pluies" est la plus grande manifestation de Sa puissance dans la nature. Grâce aux pluies bienfaisantes, la vie est assurée sur terre.
Chémini Atséret et Sim’hat Torah sont une seule et même fête.
Mais comme en Diaspora chaque fête est dédoublée en deux jours, le 22 Tichri est consacré essentiellement à la joie de la fête de clôture, avec en plus la Te’filat Guéchêm, alors que le 23 Tichri est consacré à la "joie de la Torah" exclusivement.
En Erets Israël, les deux fêtes sont célébrées en même temps.
A la fête de Souccot, la communauté d’Israël chaque année, après être sortie purifiée de ses fautes à Yom Kippour, vient montrer à D.ieu son attachement en entrant dans la Soucca et se mettre sous Sa seule protection, plein de joie et d’amour pour Lui.
Cela nous prépare, arrivé le huitième jour, à porter cette joie et cet amour sur la Torah, à renouveler avec D.ieu l’Alliance du Sinaï, afin que les enseignements de la Torah "ne quittent pas notre bouche" (Haftara de Sim’hat Torah, Yéhochouâ (Josué) J, 7) dans l’année qui commence.
Mais cette Alliance renouvelée, nous ne la faisons pas, comme au Sinaï, au milieu des tonnerres et des éclairs, tremblants et nous tenant à distance.
C’est dans la joie, au milieu des danses et des chants que la Torah est fêtée.
Sim’hat Tora est lié à la liberté spirituelle et est symbole de joie et d’amour, à l'opposé de Chavouot est lié à la liberté matérielle et est empreint de crainte et de respect.
Moshe Rabbénou, Moïse avait ordonné au peuple d’Israël de lire une section de la Torah à chaque Shabbat.
Depuis l’époque talmudique, l’usage s’est introduit d’achever la lecture de la Torah une fois par an, en divisant l’ensemble en 54 sections shabbatiques.
La première section, Béréchit (Genèse), est lue le Shabbat qui suit Sim’hat Torah, la dernière comprenant la bénédiction finale de Moïse (Bamidbar (Deutéronome) 33 et 34) le jour de Sim’hat Torah.
La Torah est le trésor qui nous reste, même après la destruction du Temple, même dispersés parmi les nations.