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Retraite de réversion

Publié le 01 octobre 2010 par Expliquemoi
Ségolène Royal nous explique dans un document de travail de Désirs d’Avenir
« les éléments fondamentaux d'une réforme démocratique, juste et globale du système de retraite »
et notamment :
« Comment rendre le système lui-même démocratique ? - Pour un système de retraite par répartition universel et personnalisé »
« Pour un exposé développé du fonctionnement de ce nouveau système, nous vous suggérons la lecture de la remarquable étude publiée en avril 2008 par Thomas Piketty et Antoine Bozio : « Retraites : pour un système de comptes individuels de cotisations - Propositions pour une refonte générale des régimes de retraites en France »  »

Une brève analyse de cette étude avait été publiée sur ce site et reste disponible à cette adresse :
"Les retraites vues par Thomas Piketty"
En résumé, les deux idées principales de cette étude sont :
1) l’alignement de tous les régimes, donc la suppression du régime des fonctionnaires et des régimes spéciaux,
2) le financement des retraites de réversion par l’Etat.

 
Parlons du point 2) :
Le financement par l’Etat signifie par l’impôt. Or si l’impôt doit être également réparti en fonction des capacités contributives de chacun, un autre principe républicain dit qu’il ne doit pas y avoir de privilèges dans la redistribution, que le versement et le montant des allocations ne doit donc pas être fixé en fonction notamment des revenus passés des bénéficiaires.
Application de ce principe aux pensions financées par l’impôt.
Pour fixer le montant de la retraite de réversion financée par l’impôt, donc par un système non contributif, le ou l’ancien salaire du mari décédé ne doit pas être pris en compte : c’est un des principes de l’égalité républicaine, on ne donne pas plus à ceux qui ont eu plus simplement parce qu’ils ont eu plus. (voir article précédent "Retraite : comment faire payer les riches").
De plus quelle est la légitimité que la collectivité des contribuables favorise celles qui ont trouvé un mari par rapport à celles qui sont restées célibataires ? Donc toujours selon un principe égalitaire — chacun finance en fonction de ses ressources et reçoit en fonction de ses besoins — la pension de réversion doit être versée à toute femme retraitée, la veuve n’ayant pas plus de besoins pour se loger, s’habiller ou se nourrir qu’une célibataire.
Ainsi, plutôt que l’appeler "pension de réversion", puisque qu’elle est financée par l’impôt, appelons-là "pension de solidarité".
Donc 2 solutions pour fixer le montant de cette pension de solidarité :
— soit un montant de pension identique pour toute femme retraitée,
— soit un montant en fonction non de critères financiers passés (salaire ou retraite du mari décédé), mais lié aux besoins réels de la personne (un peu sur les principes de l’APA).
 
Et parmi ces critères, le poids pourrait intervenir avec une forte pondération, car il est clair que le surpoids engendre des besoins qu’une maigre ne peut pas connaître.
 
Plus sérieusement la conséquence du passage d’un régime contributif — dans lequel il existe un lien étroit entre les cotisations versées et le montant de la retraite — à un système non contributif — financé par l’impôt — est que les droits ne peuvent plus être corrélés avec la carrière (durée et montant du salaire) du bénéficiaire de la pension, ou du conjoint décédé dans le cas d’une pension de réversion.
Une réforme démocratique et juste, n’est-ce pas donner à tous la même chose en fonction de ses besoins ? et non pas préserver les privilèges des riches retraités qui n’ont pas cotisé en proportion du montant de leurs retraites, en les finançant par l’impôt. Sinon ce serait une solidarité inversée : les actifs aux faibles revenus payent pour les riches retraités.
"Déficits Sécurité Sociale, pourquoi taxer les riches retraités ?"
Mais qui donc est le dindon ?

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