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Le déficit public passionne le net.

Publié le 02 octobre 2010 par Livmarlene

L'Argent Dette de Paul Grignon (FR intégral)
envoyé par bankster2008. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
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Attention, les étudiants sont dans la rue... Contre la réforme des retraites !! Ça peut paraître étrange, quand on considère le nombre d’années qui les sépare de la-dite fin d’activité. Mais si en baissant le niveau des pensions, on contraint les anciens à s’inviter chez leurs enfants encore en activité, ça devient leur affaire. Car d’après vous, où risquent-ils d’atterrir, Papi Mamie, sinon dans la chambre de l’aîné des petits enfants, étudiant en sociologie ou lettres modernes ?

En ce moment, c’est la retraite qui fait agiter les drapeaux rouges des manifestants. Mais il ne faut pas s’y tromper, la question n’est qu’un fragment du problème financier dans lequel notre pays est embourbé. Sur le net, plusieurs plates-formes permettent à qui le souhaite d’exprimer ses suggestions de mesures pour venir à bout de ce satané déficit. Au fil de cette lecture que j’ai trouvée passionnante, j’ai relevé les idées qui m’ont semblé construites, au delà de la protestation, même si celle-ci peut comprendre.

Passage en revue et petites réflexions de la cactée.

♠ Réductions :

✘ du train de vie de l’Etat : si beaucoup s’accordent à dire que ce ne serait pas suffisant, la portée symbolique de la mesure serait, elle, immense, et permettrait assurément un regain de crédibilité des décideurs auprès des citoyens. Car il ne faut pas se le cacher, entre le cumul des mandats et donc, des salaires confortables, les avantages divers (frais de déplacement, de logement, de bouche - pas du Flunch - pris en charge) et les pensions après la carrière politique, le train de vie de nos dirigeants n’a rien de commun avec celui du français lambda (ou delta, ou alpha, ou de tout les alphabets grec, cyrillique,...)

✘ de la fourchette des salaires chez les fonctionnaires, en plafonnant les salaires mais aussi en revalorisant les salaires les plus faibles.

✘ des privilèges des notaires.

✘ des démarches administratives jugées trop lourdes et contre-productives.

✘ de la consommation énergétique des villes, aussi par souci d’écologie (oui mais à ce moment-là, on va réduire les recettes d’EDF, donc les taxes que l’entreprise verse à l’Etat. Le chat se mord ma queue. Que faire ?)

♠ Suppressions : (2)

✘ des niches fiscales (Zac, coups de rabots par-ci !)

✘ du bouclier fiscal (et clac, coupe de shorts par-là)

✘ de la TVA à 5,5% (pas questions que les restaurateurs se gavent !)

✘ des subventions aux syndicats (oulà, mais si on fait ça, y vont manifester !)

♠ Créations/augmentations de taxes :

✘ Sur les chiens, considérés comme responsables de dépenses de nettoyage urbain. Un montant de 50 à 75€ par an et par bestiole est même proposé. (2)

✘ Sur les retraites-chapeaux des dirigeants de grandes entreprises, sur leurs golden-parachutes qui se déploient toujours, bien que plus discrètement.

✘ sur l’héritage (avec les droits de succession, j’ai l’impression que c’est déjà le cas. Mais certains internautes pensent que les cartes ne sont pas assez redistribuées au changement de génération.)

♠ Réformes :

✘ de la sécurité sociale. Fini le “100%” qui déresponsabilise les gros consommateurs de soins de leurs poids sur le budget de la santé. Oui à la systématisation des contrôles des arrêts maladie, à la vente des médicaments au détail, en quantité correspondant exactement au nécessaire pour couvrir la prescription. (C’est les labos qui vont tirer la gueule !) Et finie aussi la libre navigation : tout le dossier médical sur la Carte Vitale de manière à éviter les surconsommations.

✘ Partage des informations entre les institutions afin d’éviter des doublons en matière d’aides sociales.

✘ Remplacer les allocations aux défavorisés par des bons correspondant à des services ou produits précis (bons pour vêtements de sport ou de ville taille enfant, bons alimentaires, comme on reçoit des bons pour des bilans annuels de santé, bilans dentaires...) A la rentrée, cahiers et stylos seraient distribués à l’école, payés par l’Etat.

✘ Référendums pour laisser aux citoyens le soin de choisir les sacrifices qu’ils doivent consentir. (la peste ou le choléra ? L’allongement de cotisation ou la baisse des pensions ? Des mesures pour résorber le déficit ou on s’en fout, cadeau pour les suivants ? Ce genre de choses.)

✘ des conditions d’incarcération : ajouter à la privation de liberté, une obligation de travail (à temps partiel, par exemple encadré par des CRS pour le reboisement ou l’entretien des forêts... La proposition sent le roussi, non ?) et/ou de formation pour faciliter la réinsertion ultérieure.

✘ durcissement des conditions d’obtention du RSA. D’après Estelle (1), 800.000 emplois ne seraient pas pourvus en France. Elle préconise donc de faire travailler les bénéficiaires de cette aide (à temps partiel), afin de stimuler l’activité des entreprises qui attendent de trouver des employés et surtout, de motiver davantage les demandeurs d’emploi à sortir du système d’assistanat.

♥ Efforts personnels et idées originales :

Parmi tous les auteurs de billets, certains (assez rares) se disent prêts à des sacrifices si l’effort est suivi par tous et que l’Etat consent à adopter une nette sobriété.

✘ Anne-Marie (1) se dit prête à donner 1€ par semaine pour combler le déficit de la sécu. Si chaque français fait de même, en un an, ce sont 3 milliards d’€ de recettes.

✘ Simone-Laure Theron (1) se dit, elle, disposée à réduire son héritage de moitié.

✘ Anne-Marie Bégasse (1) renoncerait à trois jours de congés payés par an.

✘ Autre proposition intéressante (1), que chaque personne offre une demi-journée de main d’oeuvre ou de matière grise par an à sa commune.

Dans ces propositions, on peut lire un esprit de solidarité mais aussi une demande de justice par la répartition des efforts.

Et pour finir ce petit tour d’horizon, voilà quelques idées ou remarques que j’ai trouvées dignes d’être répétées :

✘ Drôle : Benoît (1) : “Pourquoi ne pas organiser un Euromillions pour rembourser la dette de l’Etat.” (sauf que la Française des jeux, c’est déjà l’Etat...)

✘ Bon-sens : Alain Olivier Montrouge (1) : “Il faut faire comprendre aux gens que l’Etat si riche à qui l’on peut tout demander, c’est eux.”

✘ Civisme : Simone-Laure Theron : “ Nous gouverner est un honneur et un devoir.” Et pas seulement un moyen d’être un privilégié...

✘ Découragement : Maurice (1) : “Je ne crois plus à la démocratie qui n’est que la dictature des malins.”

✘ Le meilleur pour la fin : Juliette (1) nous illustre le mécanisme pervers de l’assistanat et du nivellement par le bas. Certains diront que c’est simpliste et que cela ne s’applique pas à une grande échelle. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas faux. Je vous laisse seuls juges... Par ici.

✒ En conclusion, le débat sur les finances publiques est loin de laisser les gens indifférents. Ce qui prouve bien que les forts taux d’abstention aux élections sont le fait d’un manque de crédit des hommes politiques, pas d’un désintérêt général pour les problèmes. Les gens sont pleins d’idées, d’envies. Ce qu’ils attendent des politiques, c’est entre autres que ceux-ci, au lieu de décider de serrer les ceintures des autres, se montrent solidaires du sort de leurs concitoyens en affichant un train de vie moins extravagant. Symbolique ? Sans doute, mais sans symboles, pas de valeurs. Et cette crise est aussi (et peut-être avant tout) idéologique.

(1) L'Internaute.com(2) L'expansion.com

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