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Publié le 01 janvier 2008 par Stéphane Kahn

Passé minuit, l’année commence avec les Sex Pistols, je crois. Pas mal. Quel morceau, je ne sais plus trop. Anarchy in the UK ou God Save the Queen. Forcément. D’une oreille distraite, on blindteste mollement tandis que le PC dans un recoin de la pièce déroule les mp3, tout aussi aléatoire dans ses enchaînements que nos conversations décousues. Notre hôte a bon goût. Pas trop de risque de mal tomber. Je me souviens qu’à un moment, pour rire, on a écouté un album de bootlegs (IPunx, un must !) et mis par-dessus des vidéos de tecktonik youtubesques. Eh bien, Grappa ou pas, ça avait de la gueule. Ouais.
Au petit matin, entre Marx Dormoy et La Chapelle, slalomant entre flaques de gerbe et grappes de fêtards sapés classe et court pour l’occasion, une fête qui s’éternise : des gens se trémoussent au premier étage, fenêtre ouverte, sur Loser de Beck. J’aurais bien aimé être invité là aussi. Pour danser, quoi !
Au retour, inutile de parler de ces visages hagards dans le RER de sept heures du matin. De cette jeune femme piquant une crise de larmes (ou d’angoisse) dans le couloir, à Nation. De ce type à capuche disant avec commisération à son pote qui vomit dans le caniveau, "Putain, faut qu’t’arrêtes de boire, mec"
Plus tard dans la journée, après quelques maigres heures de sommeil, des sms de circonstance. Comment faisait-on avant au fait ? C’est parfait les sms, ça laisse du répit, on y répond comme on veut, quand on veut. Je crois même avoir répondu à l’un d’entre eux : "2008 : Keep on Rockin’ in the Free World". Hmm... Neil, si tu savais…
Je continue le rangement des vhs entamé la veille. Les cassettes, ce n’est que le début. Ou la suite. Je ne sais plus trop. Sûr que mon mon appart’ débute 2008 tout neuf. Lui au moins, il doit se sentir bien. Ranger tout ça, c’est long, c’est fastidieux. Les vhs... C’est pas comme les musicassettes. Aucune affection, aucune nostalgie pour ce support. Celles que je ne jette pas vont droit dans des cartons, planquées dans le placard. Qu’elles ne m’emmerdent plus celles-là ! De toutes façons, je ne les regardais plus, elles ne me manqueront pas.
Ceci dit, rien de tel que ranger chez soi pour écouter des disques. C’est aussi idéal comme contexte que faire la vaisselle. On y est dans un état de disponibilité total.
Alors, c’était quoi les premiers disques de l’année ? Des vinyles. Rien que du vieux. D’abord Rattle and Hum de U2. Ce disque a vingt ans. Je l’ai vaguement entendu cet été au bord de la mer chez des amis et je m’étais dit alors qu’il faudrait que je le réécoute attentivement. Ce double album, je l’ai donc acheté en 1988. Et je le redécouvre avec plaisir – penser à aller voir les tablatures de Helter Skelter – Etrangement, j’avais totalement oublié l’existence d’un morceau intitulé God Part 2, et, là, les doigts pleins de poussière, La Porte du paradis version intégrale entre les mains, je réalise à quel point j’ai dû l’écouter à l’époque. God Part 2, putain ! Les quatre faces achevées, c’est le Say it Ain’t So de Murray Head que j’ai envie de poser sur la platine. Parce que j’en parlais il y a peu avec Arbobo, mon voisin de blog. Parce que John Steed, un ami, me loue souvent les qualités de ce disque. Et c’est vrai que – bien qu’inégal – il recèle quelques perles aux mélodies fort délectables.
La matinée s’achève – vers 15h – en douceur avec un disque de Georges Moustaki rarement écouté. Il n’a pas de titre, il date de 1979 et commence par l’immarcescible Et pourtant dans le monde. Avec ce mec-là qui chante et qui gratte sa guitare, je me sens bien. Ouais.
J’avais bien pensé sortir, faire un tour dans ce bois à côté de chez moi. Mais la nuit tombait déjà.
Cette journée n’est rien, elle n’existe pas. Juste un sas emprunté nonchalamment avant le vrai premier jour de l’année. Demain.

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