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Travelling et autres fables

Publié le 04 octobre 2010 par Ruminances

Je ne connais pas du tout ce Didier Hude, responsable FSU local. Mais je l’ai entendu tout à l’heure dire la suite de son discours-fable (c’est mieux que fleuve), le 2 octobre. Tout le monde (et il y avait !) se marrait !!!

Je suis allé voir sur Google (à son invite) sur ‘FSU 44′ . Il n’y a pas encore cette suite, mais j’ai repêché les deux textes précédents, de même veine (manifs précédentes) et je pense qu’ils méritent d’être diffusés largement !…

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1 -- Discours FSU Loire-Atlantique Nantes 7 septembre 2010 (Didier Hude)

Travelling

Roms partout, retraites nulle part ! Brice rote le feu. En plein renvoi, Eric Veurte et brette en cour. L’autre Eric baise le son. Niko la schlague fait chlark aussi. Magnifique ! En trois ans, nous sommes passés de la France Disney bling bling à une République trimballée à impériale « prout ma chère ». Du vrai standing. Décadent mais républicain. Aïe ! Léger problème à droite ! Le Vatican Opus Dei trouve que le César de Neuilly dérape en incontrôlé. Heureusement la gauche est là. Belle comme en 2005. Moderne, chèvre et chou, sociale et libérale, trempée dans la stratégie de Lisbonne et dans son « oui » au TCE. Oh mais super ! L’autre gauche est là, elle aussi, belle comme en 2005, tout pareil, clivée jusqu’à la moelle dans ses puretés originelles et ses catéchèses laïques de transformation sociale.

À cet endroit du discours, petit envoi littéraire

Quand peu ou trop ne sont que mots

Et les discours seulement ragots

Est-ce que seul le syndicalisse

N’est pas trombosé d’la coulisse ?

Avec les syndicats je crie en avant doute !

Puisque doute il y a.

Veut-on gagner ?

Qu’est-ce que gagner ?

Est-ce négocier ?

Se retirer ?

Au moment où on va gagner faire retraitus interruptus ? Un syndicaliste moderne vous dira que sans débouché politique une revendication syndicale n’a aucune valeur marchande. Pour être moderne aujourd’hui, il faut être très bien avec un parti politique qui a des chances un jour de gouverner. Tout syndicaliste responsable vous le dira. Soyons des millions dans la rue mais quand les choses deviennent sérieuses il faut savoir se retirer pour les laisserles pros négocier. La muraille de Chine de nos acquis sociaux est une chaîne de confiances par délégations, rythmée par des manifestations cycliques fortes. Nos poumons s’époumonent mais quand moutons moutonnent, jamais le loup ne s’étonne. Un jour un grand chercheur trouvera peut-être comment le syndicalisme français peut réussir le tour de force avec si peu de syndiqués de mettre tant de monde dans les rues et de gâcher ses munitions en se dégonflant toujours sur la fin. Ah colère ! Peste, vesse et louf sur la toile cirée : c’est bête, la revendication a foiré.

Aujourd’hui, nous sommes vraiment des millions dans les rues. Cette grève et nos rassemblements témoignent de ce que les salariés veulent aller plus loin. Après le 24 juin, ce 7 septembre est plus déterminant que tous les programmes proposés par les organisations politiques de gauche et leurs relais syndicaux éventuels. Si nous voulons vraiment une autre réforme, nous n’avons pas d’autre solution que d’appeler tous à la grève reconductible dès la semaine prochaine. Le 15 septembre l’assemblée votera l’injustice des retraites, le 10 octobre ce sera le Sénat. Sans action de grève généralisée nous ne pourrons gagner. Renvoyer une mobilisation à fin septembre ou début octobre est une stratégie perdante. Certes les directions syndicales ne décident pas à la place des salariés mais à force de ne pas donner de signal, les directions se rendent coupables d’accompagnement en n’osant même pas mener les combats qui s’imposent. L’alignement européen servirait-il de prétexte à la retraite de roussi syndical ?

Il est dit de la bataille des retraites qu’elle est la mère de toutes les batailles parce que tous les combats sont liés. On ne peut plus régler un
dossier sans toucher aux autres face à la cohérence libérale. Si notre syndicalisme ne sort pas vainqueur, notre KO ne sera pas que technique. Courage après à ceux qui iront expliquer aux gens normaux comment la régression libérale est la plus sûre des convalescences pour le bien social. Reconduire la grève s’impose.

2 -- Voici le discours de la FSU à Saint-Nazaire (le 23 septembre) qu’auraient pu entendre les Nantais si…

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La chèvre, le mouton et le cochon

Une chèvre fédérale, un mouton syndical, un cochon syndiqué
Unis dans un même char, s’en allaient en manif.
La bataille des retraites les avait rassemblés
Rien dans leur beau contrat ne supposait canif
Jamais leur unité ne serait lézardée
La position commune ils sauraient conserver.
L’action durait, durait, le conflit durcissait
Le régime Tsar kocrate jamais ne faiblissait
Et le char syndical en dates rebondissait.
Partout des processions publiques se trimbalaient.
Mais un jour le cochon en eut marre des secousses
Juppé ou Raffarin devaient être à ses trousses
Ou il craignait peut être que Fillon ne le trousse
Ou bien que l’UMP ne lui vole sa bourse.
Enfin notre pourceau s’écriait au secours
Disant que les manifs ne sont plus un recours

*

La chèvre et le mouton sont créatures plus douces.
Elles demandent au cochon mais pourquoi cette mousse.
Qu’as-tu donc à te plaindre ?Il n’y a nul mal à craindre.
Tu vas voir, les retraites, on va les négocier
Rien ne sert de crier du haut de ton gosier.
On s’occupe de tout. N’a-t-on pas mine honnête ?
Apaise ton courroux, cesse là ta tempête.
Jamais sur la retraite nous ne battrons retraite.

*

Mais que vous êtes sots répartit le cochon.
Que non, nous sommes sages, rétorqua le mouton.
Sot vous êtes, cette idée m’est plantée dans la tête.
Vous croyez que le Tsar Kocrate peut négocier ?
Il va traire la chèvre et les cornes lui scier.

*

Non, cochon : 2012 sera vite arrivé.

*

Quoi ! Tu crois que Ségo ta laine pourra sauver ?

*

Va lui dit le mouton, il faut de la patience
Tabler sur l’alternance et jouer un coup d’avance.

*

Compère chèvre et mouton je n’vous rend pas raison.
Chèvre a le lait, Mouton la laine, le tsar va vous en décharger
Mais après il ira, à coup sûr vous manger.
Moi qui n’suis que cochon, j’sais bien qu’mon compte est bon
Quand le mal est certain, la plainte ni la peur ne changent le destin.

*

Seule l’action collective peut ouvrir le chemin
La grève reconductible en est un des moyens.
Camarades cochons prenons nos sorts en main
Car la délégation cache à vue ses desseins

*

La grève reconductible on doit en discuter
Et dés le 24 la généraliser
Si nous voulons vraiment ce projet retirer.


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