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Apocalyspe bébé de Virginie Despentes.

Publié le 05 octobre 2010 par Leunamme

Lucie Toledo est une jeune femme un peu paumée qui travaille pour une agence de détectives. Elle a perdue la trace de l'adolescente qu'elle devait suivre, laquelle a depuis fugué. La famille charge donc Lucie de la retrouver, ce qui devient une tout autre enquête qui dépasse ses compétences. Elle décide donc de s'adjoindre les services de La Hyène, femme au passé trouble, homosexuelle militante, qui a une réputation solide auprès de ses collègues détectives. Les voici donc parties, à Paris puis Barcelone, sur les traces du passé de la sulfureuse Valentine.

J'ai un rapport particulier avec Virginie Despentes. Nous sommes de la même génération, et lorsqu'elle publie ses deux premiers romans il y a une quinzaine d'années, "Baise-moi" et "Les chiennes", ils ont l'effet d'une déflagration sur moi. Ils correspondent exactement à mon humeur de l'époque, à ce penchant un peu désabusé et nihiliste très en cours chez les jeunes de 20 ans de cette époque.

Je n'ai pas lu ses livres suivants, mais 15 ans après, il semblait intéressants de revenir vers elle, pour voir si nos chemins avaient divergés, et par là-même essayer de me comprendre un peu, comme ces livres m'y avaient aidé à l'époque. Et je dois dire que sur au moins les deux tiers du roman, cette impression de proximité a perduré.

Sur toute la partie qui consiste à raconter l'évolution de l'enquête, Virginie Despentes donne l'impression de s'être assagie. A travers ses personnages, ses préoccupations sont devenues celles d'adultes qui cherchent leur place défénitive dans un monde qui ne leur convient pas complètement. Il n'est plus ici question de tout faire péter, Virginie Despentes a dépassé la quarantaine, une sorte de sagesse commence à la gagner.

Bref, toute cette première partie est formidable, on rentre sans dificultés aucunes dans l'enquête, et on commence à s'identiier avec cette Valentine, jeune ille complètement perdue entre un père volage, une grand-mère accaparatrice, et une mère absente. De plus, l'idée de aire un roman à plusieurs voix trouve tout son sens, puisque chaque personnage apporte sa touche à l'intrigue et permet d'aboder une acette de Valentine.

Malheureusement, dès que les enquêtrices arrivent à Barcelone, le charme s'estompe, pour devenir d'un seul un autre roman, plus foutraque parfois grand-guignolesque. Cela commence par la description d'une soirée lesbienne sans grand intérêt pour l'intrigue, qui vient juste rappeler que Virginie Despentes est une militante de la cause homosexuelle. Cela continue par l'arrivée de personnages complètement incongrus, telle cette religieuse qui ne croit pas en dieu et devient terroriste. Enfin, comme pour justifier le titre, Virginie Despentes renoue avec ses débuts apocalyptiques, sauf que cette fois-ci, ça ne colle plus avec le rete du livre, et surtout, ça ne fonctionne plus avec moi.

Malgré tout, j'aime bien ce livre, pour la petite musique pas forcément désagréable qui se dégage de toute la première partie, mais surtout pour ce qu'il nous dit de époque, pervertie par l'individualisme et l'argent. Rien que pour cela, "Apocalypse bébé" vaut la peine. Pour la fin, peut-être suis-je trop vieux ?

Sur le sujet :

Polar noir et blanc a beaucoup aimé, même s'il trouve lui aussi que la fin est franchement baclée.

Sur le web :

vachane revient sur la signification du mot attentat dont on parle beaucoup en ce moment.

Au Canada, les groupes phamaceutiques veulent interdire la vente de la plupart des plantes médicinales. L'Union Européenne y réfléchit. Plus d'infos sur le site canadien mondialisationet sur news of tomorrow. (grand merci au livraire pour l'info)

Pour Jacques, Arnaud Montebourg a raison quand il qualifie TF1 de délinquante, mais il pense que l'on dvrait peut-être étendre le propos aux autres chaines de télévision.

la republique du peuple déplore les bisbilles au front de gauche pour le choix du candidat à la présidentielle, et visiblement n'a pas beaucoup de sympathies pour André Chassaigne (mais là, il exagère un peu je trouve).

Pour redécouvrir la chanson du film "Butch Cassidy et le Kid", c'est sur du bleu dans mes nuages.


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