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De bagdad a londres : le voyage d’un ulysse irakien

Par Citoyenhmida

Encore un livre sur l’exil, sur les clandestins, sur l’identité, les réfugiés, les sans-papiers.

Mais cette fois, il s’agit d’un roman ! Un vrai : ULYSSE FROM BAGDAD, de Eric-Emmanuel SCHITT, publié chez Albin MICHEL en 2008.

DE BAGDAD A LONDRES : LE VOYAGE D’UN ULYSSE IRAKIEN

D’abord, le roman est bien écrit, et cela compte ! Eric-Emmanuel SCHMITT n’est pas un novice de l’écriture. Nouvelle, roman, essai, théâtre et même autobiographie, il a tâté avec succès à tous les genres littéraires.

Ensuite, le  roman est bien construit ! Inspiré par le voyage d’Ulysse qui tente de rentrer chez lui, E.-E. SCHMITT imagine un voyage entrepris par un jeune irakien qui lui veut fuir son pays.

Un jeune irakien qui attendait les Yankies comme les libérateurs espérés depuis des décennies, un jeune irakien qui très vite s’est rendu compte que les yankees étaient tout sauf des libérateurs.

Il perdit son père, sous leurs balles, après avoir perdu ses beaux-frères dans un attentat suicide.

Il perdit son amour sous leurs roquettes.

Il décidé de fuir son pays, d’aller en Angleterre. Contrairement à Ulysse qui voulait regagner son île !

Ulysse a failli sombrer dans dès le début de son voyage dans les mailles des « lotophages », ces mangeurs de lotus, plante psychotrope tout comme notre jeune irakien qui a eut toutes les peines du monde à échapper au charme de la drogue.

Ulysse a croisé un Cyclope mythique, notre héros irakien Saad Saad en a croisé un vrai, bien gros, bien gras, extrêmement méchant et borgne.

Ulysse a évité le chant des sirènes, notre héros irakien lui a failli perdre l’ouïe du fait de la sono super-puissante d’un groupe musical  hard,  composé de jeunes femmes déjantées et nommé justement « Les sirènes ».

Ulysse et Abass eurent affaire chacun de son coté à une Circé qui a failli mettre un terme à leur voyage.

Ulysse fut sauvé après s’être échoué sur le sable par Naussicaa et Abass le fut par Vittoria, qui lui offrit le gite et l’amour.

Grosses ficelles dans la narration, pourrait-on dire ! Mais encore est-il qu’il fallait trouver le procédé et l’exploiter  avec talent.

Ainsi E.-E. SCHMITT a-t-il  son talent de conteur dans ce roman pour nous décrire le Bagdad occupé par les américains, celui déchiré par les attentats, celui contrôlé  par les terroristes.

Il a également traité avec justesse et parfois humour, le monde des exilés, des refugiés, des sans-papiers, des passeurs, des maffias exploiteurs et des bureaucrates tatillons.

A lire donc  : le genre de roman que l’on lit comme un regarde un film.


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