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Moins dur ?

Publié le 06 octobre 2010 par Lesimparfaites
Moins dur ?
Un an. Un cycle complet. Une année avec toutes ses fêtes. Un tour complet. On m'avait dit que c'était la première année après la séparation qui était la plus difficile. On m'avait dit qu'on trouvait finalement un nouveau rythme et des moyens pour s'ennuyer moins des enfants pendant qu'ils ne dorment pas dans la chambre voisine. Qu'on trouvait même plein de côtés positifs à avoir du temps rien que pour soi durant cette semaine sans eux. On m'avait dit que le manque est plus facile à porter. On m'avait dit qu'on sentait un peu moins le trou au fond de notre coeur .
Mais voilà: ce n'est pas vrai.
Je compte encore les dodos qui me séparent de leur retour joyeux dans la maison. Je surveille l'heure pour pouvoir les appeler. Quand ils ne sont pas là, je continue à aller flâner dans leur chambre pour renifler leurs toutous et leur doudou préférée. Je laisse traîner dans le salon le vieux Buzz de JeuneHomme et le livre que lit MissLulus pour créer l'illusion qu'ils sont là, pas très loin. Je me surprends à mettre Toc Toc Toc le matin ou regarder ce qui passe à VRAK.tv sans vraiment m'en rendre compte. Je pense à eux à toutes les heures de ma vie en ayant la désagréable impression de «rater» la moitié de leur vie. Cette simple pensée me tord le coeur, chaque fois.
Puis, je me ressaisis. Ils sont bien, mes minous. Je le vois bien. Heureux avec leur papa, heureux avec leur maman. On vit une belle garde partagée où il n'y a pas de chicanes et beaucoup de bonne entente. Mais reste que des petits creux, il y en a encore. Pourtant, je semble bien aller et je vais bien, pour vrai. Je ne me morfonds pas à longueur de journée; ce n'est pas vrai! Mais toutes les mamans séparées de leurs poussins quelques jours par semaine le savent, des coups de blues, on en a encore. Et vous savez quoi? On a le droit!! Bien sûr qu'on a le droit! On veut toujours avoir l'air forte, mais on ne peut pas toujours. On peut pleurer, c'est correct. Avoir de la peine, aussi! Même si c'est la première année - pour vrai - la plus difficile, on peut s'accorder le droit de trouver cela «rough» par bout. Quand on ne peut pas donner un petit bec à la volée sur des cheveux un peu humides en pleine nuit ou qu'on ne peut pas tenir leur main en écoutant un film. C'est difficile à décrire comme émotion; on se sent loin, juste pas là et un peu vide... Oui, on essaie de se dire qu'on est encore plus présentes les journées qu'on est ensemble, qu'on prend même des congés pour rester à la maison avec eux, mais le rationnel fout le camp bien souvent quand il est question des enfants...
Des fois, je trouve, qu'on ne se donne pas le droit de vivre nos petites peines passagères. Peu importe ce que c'est. Comme s'il fallait évaluer notre malheur par rapport au pire des malheurs du monde entier. Je ne dis pas de se gratter le bobo pendant des semaines, mais juste de ne pas faire semblant que tout va bien. Juste simplement avouer que là, présentement, pour une raison ou une autre: c'est difficile. Autrement, en jouant sur l'illusion que tout va pour le mieux, on dirait qu'on traîne notre peine beaucoup trop longtemps... Et si on les vivait simplement? Pour pouvoir, entre autres, passer à d'autres choses. Alors, je commence: je m'ennuie. C'est tout. Ce n'est pas la fin du monde, mais pour moi, c'est important et c'est dur. Parce que je l'ai dit, je sais que je vais déjà un peu mieux. Voilà! Et vous? Une peine sur le coeur?

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