Magazine

On est snob et c'est long...

Publié le 14 octobre 2007 par Nathalie Ruas
On est snob et c'est long... Hier soir alors que la plupart des yeux étaient rivés sur quelques quintaux de muscle humains s'empilant pour ne pas se faire souffler l'ovale ballon, je me suis plongée avec délectation dans le Dictionnaire de la littérature à l'usage des snobs et surtout de ceux qui ne le sont pas.
D'entrée, j'étais exclue du cénacle des snobs'litt la liste des livres qu'ils détestent le plus contenant plusieurs de mes livres de chevet...Je dois confesser cependant qu'un temps j'ai manifesté une attitude snob repertorié dans l'anti-sèche pour éviter les gaffes, j'ai été horripilée quand je faisais des recherches sur Leonora Carrington lorsque mes interlocuteurs la confondaient avec la peintre Dorra Carrington, confusion alimentée par le film consacrée à cette dernière en 1995 interprétée par Emma Thomson.
J'ai lu toutes les entrées du livre à la suite. Et ai pris 4 pages de notes (près de 50 références à découvrir soit un an de lecture, voire plus au train où vont les choses). J'ai retrouvé de nombreux noms familiers finalement la nature (ou "ma culture" ?) m'avait dotée de certaines prédispositions au snobisme en question, prédispositions non confimées...
Quelques agacements ont émaillé cette découverte. D'abord un nombre de coquilles assez conséquent (dont certaines phrases claudiquantes à cause de mots manquants ou surnuméraires) ont titillé ma persiflerie. Ensuite des jeux de mots un peu faciles et même si j'en suis coutumière et friande quand le contexte s'y prête, j'ai trouvé qu'ils voisinaient mal avec les reparties cinglantes et saillantes rapportées dans ce volume. Ainsi le Tunnel (...) dont on cherche vainement la sortie de la page 142 ou le "qui lui assure le chèque, tandis qu'il apporte le chic et le choc" me sont apparus comme des éraflures sur le vernis spirituel du livre.
Une ou deux entrées vagues notamment celle consacrée aux mystiques contrastent avec l'érudition très poussée de l'ensemble.
Plusieurs critères m'ont poussée à inscrire les livres évoqués sur ma liste à rallonge des prochaines lectures.
L'enthousiasme personnel de l'auteur quand il qualifie Pierre Herbart de l'"un des plus beaux secrets de la littérature française du siècle dernier" ou qu'il recommande aux profanes "La Légende des petits matins" de Jean-Claude Pirotte. La mention de reconaissance par certains de mes auteurs fétiches ont immédiatement crédité certains noms d'une confiance aveugle ainsi les plumes appréciées par Yourcenar (Frédéric Prokosch)  ou son protégé Mathieu Galley.
Les excentricités de l'oeuvre ou de l'auteur relevées ont aussi retenu ma curiosité. Comment résister à Claude Royet-Journoud déterminé à ne publier que quatre livres mais qui a composé 80 numéros de quotidien de poésie ?
Le sujet des livres ou l'ambition du projet littéraire qui les sous-tend ; ainsi Oblomov, alibi pour (...) tous les adeptes de la procrastination m'est apparu comme une promesse d'adoucir ma culpabilité de procrastinatrice, tandis que Morot-Chandonneur  fresque familiale dont chaque chapitre est un pastiche d'une sommité littéraire ne pouvait que convaincre la grand admiratrice de pasticheurs que je suis.
Si ce dictionnaire m'a donné envie furieusement de voir Trieste et Tanger (mais peut-être pas de mourir aussitôt visité ces cités), de séjournerà la Santa Maddelana Fondation, il ne m'a pas convaincue d'aller jusqu'à Tours acquérir les livres vers lesquels il m'a orientée. La suite dans de futurs posts dès que j'aurais exploré les "signes de piste" tracès avec une certaine élégance nonchalante par Fabrice Gaignault.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nathalie Ruas 36 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog