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Le tunnel de FRIGGIT: un très long trou noir...sans fin

Publié le 11 octobre 2010 par Bil

marianne-silence.jpgJ'ai donc décidé d'être provocateur en doublant mon billet initial. Je reçois avec régularité des informations sur les "théories" de FRIGGIT. Le décrochage entre revenus et prix de cession des logements ne fait que s'accentuer sans que la bulle tant annoncée éclate. Il fallait hier 3 ans de salaire pour acheter un logement il faut aujourd'hui de 4 à 5 ans pour réaliser cette opération. La France est donc coupée en deux entre ceux qui peuvent et les autres....Mais la tranche des acquéreurs potentiels s'amenuise car les salaires n'évolueront plus dans les cinq années à venir (contrairement au prix de l'immobilier résidentiel).

Sur la pression des banques le gouvernement a compris qu'il était délicat de persister dans l'incitation d'achat  des plus fragiles; le prêt à taux zéro est aujourd’hui en cours de modification pour demain (après validation des décrets d'application; donc dès janvier 2011) se tourner vers les couches sociales intermédiaires (plus solvables) constituées d'agents de maîtrise et cadres.

Il s'agit d'une resolvabilisation des électeurs potentiels à notre président; une sympathique attention mais peut être un peu tardive...L'effet escompté est cependant évident; en aidant une frange plus aisée, en concentrant cette aide sur le secteur A et B (les zones dites en tension) l'on favorise le parcours résidentiel avec le jeu des chaises musicales (vous connaissez tous cela). L'on quitte un T3 en location pour acheter un T4 et l'on favorise, de facto, l'installation en location d'un couple qui, de son côté, souhaite quitter un T2 pour privilégier l'installation du petit chou dans sa chambre...et le T2 sera attribué à une trentenaire divorcée...etc, etc.


Tout ceci part d'un bon sentiment...tout aussi théorique que le tunnel de FRIGGIT. C'est méconnaître la problématique de l'adéquation entre l'offre et la demande. Sans offre nouvelle (sans production abondante) le parc de logement se réduit en fonction de l'évolution sociologique. Un exemple simple ; l'abondance des divorces et séparation constitue une quantité importante de la demande en T2 et petit T3 dans nos agglomérations à proximité des écoles et services à la personne . Cette demande ne peut être satisfaite sans création de ce type de (nouveau) besoin ! Résultat : Les "petits" logements de proximité voient leurs prix mécaniquement évoluer à la hausse aux dépens de plus grands appartements éloignés des services (les villas familliales T5 en banlieue sont négociables).

Ainsi, par le biais des aides et subventions l'on déplace les acquéreurs potentiels sans réelle augmentation du parc. En d’autres termes, l'on augmente la demande sans créer d'offre. Ainsi, les prix augmentent et FRIGGIT attend (toujours)  l'explosion de la bulle.

Il n'y en aura pas. Tout ce qui est rare reste globalement cher; ce n'est que le jour où l'on mettra en œuvre un plan type "Chalandon" que l'on pourra espérer contenir le décrochage continu des prix immobilier face aux revenus des ménages. En effet sans création  d'une offre abondante et conforme aux standards du XXIème siècle le marché restera globalement gelé.

C'est un constat qui m'attriste car naturellement l'on constitue une France à deux vitesses et l'on accentue durablement les écarts sociaux. Le logement est le premier poste de frais d'un ménage et une des préoccupations fondamentales des familles. Mais dans une France qui cherche à réduire l'immigration il pourrait y avoir une volonté implicite de ne pas participer directement à la création de besoin nouveau afin de réduire l'accueil de migrants....car inversement l'offre abondante  pourrait éventuellement créer des demandes nouvelles (non véritablement souhaitées).


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