KO : le KO qui dérange

C’est le livre qui met le cochon dans le maןs. Vient de sortir aux Editions Stock un ouvrage intitulי : “KO le dossier qui dיrange” יcrit par le docteur Chermann, spיcialiste en France des commotions chez les sportifs.

Le neurologue y dresse un constat inquiיtant : le risque de sיquelles importantes dans dix ou vingt ans est rיel. Le danger guette plusieurs disciplines dont le rugby.

Le docteur Chermann a יcrit ce livre pour alerter les joueurs : “Un rugbyman est dur au mal. Il se plaint donc rarement. Malgrי une commotion cיrיbrale le joueur a l’impression qu’il peut rejouer rapidement. Les entraמneurs et les Prיsidents de clubs aussi. Or un joueur victime d’une commotion ne devrait jamais rejouer le samedi d’aprטs ! Mais il y a toujours une bonne raison pour l’aligner. Les mיdecins de clubs subissent la pression du staff technique et des dirigeants pour donner une autorisation de jouer. C’est dangereux pour le joueur et prיjudiciable pour l’יquipe car le joueur rיflיchira moins et fera les mauvais choix. Les commotions sans perte de connaissance sont nיgligיes pourtant elles ne sont pas plus rassurantes. Dans ces cas-lא aussi on doit respecter les temps de repos, la reprise de l’activitי par paliers. Il ne faut pas autoriser un joueur commotionnי retourner sur le terrain tant que les symptפmes - maux de tךte, vertiges, troubles de la mיmoire ou du caractטre, insomnies - n’ont pas disparu.”

Devant ce constat alarmiste j’ai demandי au Docteur Chermann s’il recommandait le casque obligatoire pour tous les joueurs de rugby comme c’est la rטgle dans le cyclisme depuis quelques annיes. Il m’a rיpondu que le casque יtait la pire des choses parce qu’il constitue un facteur aggravant en cas de choc.

Je rappelle que, victime de trois KO entre le 14 ao�t et le 23 novembre 2008, Raphael Ibanez a d� interrompre sa carriטre de rugbyman professionnel. Dans le Figaro il a commentי ainsi sa dיcision de raccrocher les crampons : “Le neurochirurgien, qui s’occupait des champions anglais de boxe, m’a mis en garde contre les risques et les יventuelles sיquelles. Pour lui, cela ne faisait aucun doute : continuer א jouer au rugby aurait יtי prיjudiciable א ma santי. J’ai alors pris conscience du danger potentiel qui me guettait”.

Sur ce problטme des commotions dans le rugby j’attends un droit de rיponse du Prיsident de Provale. Pour l’instant pas de rיaction publique du syndicat א ce cri d’alarme d’un neurologue יcrivain. Cela ne devrait pourtant pas laisser indiffיrent le patron des 60% de joueurs syndiquיs. Provale qui reחoit 500 000 Euros de subventions sur un budget annuel de 800 000 Euros (source Midol) devrait mettre ce problטme des commotions au premier rang de ses prיoccupations me semble-t-il !

Je lui ouvre volontiers les portes de ce blog. Pas nיcessaire de passer par la grande porte. Il suffit de m’adresser un mail et je publie la rיaction de l’ardent dיfenseur de “ce sport extraordinaire”.Chiche !