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Le droit est un devoir citoyen

Publié le 13 octobre 2010 par Ruminances

erbyretired.jpgLes manifestants sont de plus en plus nombreux. Les chiffres de plus en plus minuscules. Pourquoi nier cette évidence en traficotant le nombre, ramenant l’ensemble à des proportions dérisoires, allant jusqu’à provoquer des scandales comme celui dénoncé par des policiers marseillais ? Une seule réponse : le gnome n’aime pas tout ce qui peut le dépasser en taille. N’oublions pas sa visite  dans une usine normande où le personnel choisi pour apparaître à l’image ne devait pas être plus haut que Minimus. Son cas, sans être exceptionnel, fait école chez les psys.

Dans la rue les citoyens le savent et finissent par s’en amuser : la grandeur lui fait défaut ! Qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est pas de taille dont il s’agit ici, mais de hauteur d’esprit.

Dans les cortèges, les citoyens sont calmes. Étrangement calmes. De manifestation en manifestation la détermination grandit. Plus le nombre augmente,  plus la conviction décuple. A croire que le bon droit les pousse à redoubler de volonté.

Une ligne directrice guide leurs pas : la justice sociale. Comme si une voix venue des profondeurs des consciences éclairait soudain l’étendue  de l’arnaque dont nous faisons l’objet. Une loi faite par les riches et pour les riches.

Aucune trace de violence n’est à signaler. Aucun débordement pouvant être utilisé par le gouvernement pour  discréditer le mouvement en manipulant l’opinion n’est à dénoncer. Tout est propre. Comme si, responsable, conscient de son droit, le citoyen cherchait à prouver que s’il est dans la rue c’est par la volonté de Nicolas Sarkozy. Celui-là même qui fanfaronnait devant des séides prosternés, hissé sur son petit tabouret, lâchant d’un ton sarcastique : «aujourd’hui quand il y a une grève en France personne ne le remarque.» Qu’en pense-t-il maintenant ?…

Les grèves s’amplifient. Nous savons le nombre et la volonté de chacun. Aucune frime cependant. L’événement est important et la confiance gagne les rangs. Ce sera difficile de faire plier le malade qui nous gouverne, mais chacun fournit l’effort qu’il doit.

Entre deux sons de vuvuzelas et quelques formules bien senties,  chacun  ricane avec les chiffres. Ainsi cette vieille dame :

«Combien sommes-nous aujourd’hui ?…»

«Trois cent !» s’amuse à crier le voisin de cortège. On s’esclaffe !

Derrière, les jeunes donnent de la voix. Cela fait du bien de les entendre.

«Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère !…»

Plus loin, des vieux refrains sont pastichés. Sur l’air de «Il était un petit navire», on épingle «il était un petit bonhomme qui ne savait pas, pas gouverner…»

Dans la foule bigarrée on sent bien le rejet d’une politique sociale d’où les plus pauvres sont poussés vers l’exclusion.

La dignité est dans le camp des manifestants, n’en déplaise à ceux qui proclament que le «peuple est fou à lier». Pourquoi est-il fou ? Parce que respectueusement, mais avec fermeté, il demande, non pas la révolution -- rassurez-vous messieurs les conservateurs ! -- mais un peu plus d’équilibre dans l’équité ?… Où est la folie ?…

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Si demain il y a dérive -- radicalisation du mouvement -- ce ne sera pas le fait de cette foule avec laquelle je partage le bitume. Qu’on ne vienne pas nous chanter, comme cela est le cas avec l’entrée en lice des lycéens, que cela est  l’œuvre de mercenaires de la politique cherchant à déstabiliser  la démocratie. Il n’y a qu’un responsable à cela : Nicolas Sarkozy !

En attendant samedi, un seul mot : on ne lâche rien, le droit est un devoir citoyen.


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