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Voca People

Par Gjouin @GilbertJouin
Voca People
Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 08 20 00 90 00
Métro : Gaîté / Edgar-Quinet
Spectacle écrit et mis en scène par Lior Kalfo
Composé, arrangé et dirigé par Shai Fishman
Avec Boaz Ben David, Yinon Ben David, Eyal Cohen, Gilan Shahaf, Oded Goldshtein, Adi Kozlovski, Naama Levy, Rahmin Liraz
Ma note : 6/10
Le spectacle : Après un millénaire de voyage intergalactique, les Voca People se voient contraints à un atterrissage d’urgence sur la planète Terre. En effet, le générateur de leur vaisseau spatial, fonctionnant à l’énergie musicale, est complètement déchargé.
Sur leur nouvelle terre d’accueil, ils découvrent peu à peu d’étranges coutumes et musiques de la planète. Avec l’aide de ses habitants, ils vont pouvoir reconstituer les réserves énergétiques de leur vaisseau spatial.
Mon avis : Huit comédiens-chanteurs, tout de blanc vêtus, le visage maquillé de blanc et les lèvres peintes en rouge - des extra-terrestres, quoi – atterrissent en catastrophe sur la scène de Bobino. Au départ, ils sont un peu décontenancés et démunis car ils ont perdu beaucoup d’énergie en route. D’ailleurs, en se touchant le crâne, ils découvrent un encéphalogramme quasiment plat. Seul le chant va pouvoir leur permettre de recharger leurs batteries…
Voici donc le postulat de départ que nous proposent les Voca People, une escouade composée de 3 chanteuses (alto, mezzo, soprano), 3 chanteurs (basse, baryton, ténor) et 2 artistes de beatbox.
Premier petit souci, sans doute dû aux difficultés d’acclimatation au climat parnassien et à leur affaiblissement général supposé, je les ai trouvés assez lents au démarrage. Le temps d’exposition est un peu longuet. En revanche, dès qu’ils entrent dans le vif du sujet, c’est-à-dire lorsqu’ils se mettent à chanter, c’est un total ravissement. La première séquence qu’ils nous proposent est une véritable performance. Ils passent d’un registre à l’autre, d’’un rythme à l’autre, d’une tonalité à l’autre avec une virtuosité confondante. Cette mise en bouche, ou plutôt cette mise en oreilles, est rassurante car ils assurent vraiment. C’est aussi surprenant qu’agréable.
De toute façon, pratiquement chaque séquence chantée est un enchantement. Elles sont d’ailleurs classées par thématiques. La première est donc une sorte de panorama des genres vocaux. Le deuxième aborde les musiques de films à travers quelques génériques incontournables que nous avons tous gravés dans le cortex. Le troisième visite la musique classique. Il y a un petit passage amusant avec voix de dessins animés. Et, personnellement, j’ai bien aimé la parenthèse « love songs » avec slows langoureux et voix de velours avec un partage judicieusement équilibré des sexes.
Tout ceci est parfait, joli, distrayant. Pour atteindre un tel degré de perfection dans l’ajustement des voix, cela représente des heures et des heures de travail en répétitions. Mention spéciale aussi aux deux artistes spécialisés dans la beatbox, car ils ajoutent l’humour au talent.
Le gros problème avec ce spectacle, ce sont d’interminables interludes avec prises de contact avec le public. Certaines sont cocasses, d’autres inutiles. Ces dernières alourdissant l’ambiance. Ou bien, le metteur en scène ne va pas jusqu’au bout de ses intentions. Par exemple, lorsque le chanteur basse noue un début d’idylle avec une spectatrice, pourquoi s’arrête-t-elle tout net alors que ce moment de poésie pourrait être utilisé en running gag ? J’ai également peu apprécié quelques moments où la cacophonie domine et d’’autres qui sont plus stridents que mélodieux.
Mes impressions sont donc partagées entre le plaisir quasi absolu que m’ont procuré les séquences chantées, et le désintérêt qui frise parfois l’ennui des parties que l’on pourrait qualifier de comédie et d’interactivité.
Le talent vocal des artistes n’est donc absolument pas remis en cause, c’est avant tout un problème de mise en scène pas assez inventive. C’est regrettable car le concept est original. L’humour n’y est que léger et, surtout, le spectacle y perd en dynamique avec ces trop fréquentes chutes de régime qu’entraînent les intermèdes non chantés. Il leur eût fallu l’esprit et le sens du rythme d’un Alain Sachs, par exemple.

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