Magazine Culture

Ciné, jazz, solitude et bons mots

Publié le 13 octobre 2010 par Petistspavs

Il faut s'y faire. Moi, surtout, vous vous vous (3 fois vous, 1 fois moi, qui a dit que j'étais narcissique ?) en foutez, vous (et de 4) faites autre chose que lire les Petits Pavés, Monsieur est rentré ou Madame, faut s'en occuper, ou la télé passe l'émission culinaire que vous rêviez de montrer à votre cuisinièr(e) de meuf ou de mec, ou un(e) ex vous a appelé et vous frémissez en douce (combien de Vous, contre 1 seul moi ?). Donc, je me débrouille avec mon problème : je n'ai pas le temps, en ce moment, de faire vivre ce blog.

19442590
Par exemple, ce mercredi, tout avait commencé par une phrase de la grande Rose Bosch (à moins qu'elle s'appelle autrement la petite) lue dans la presse et qui me fournissait une intro de rêve, dans la perspective délicieuse d'une Séance du Mercredi qui m'aurait donné l'occasion de dire tout le bien que j'attends des Rêves dansants (Sur les pas de Pina Bausch), voire d'Au fond des bois de Benoit Jacquot qui se croit obligé de nous la faire sexe depuis qu'il a tourné un Sade (avec Daniel Auteuil, qui avait déjà incarné Ugolin pour Claude Berri) mais pas de Elle s'appelait Sarah, rien que le titre, je peux pas. J'imagine que mon film de la semaine eut été La vie au ranch de Sophie Letourneur (patronyme d'une des candidates que je dois recevoir ces jours-ci, serait-elle de la famille, pourrait-elle m'introduire au Ranch ?) dont mon cher inrocks écrit "Elles parlent tout le temps, picolent grave, délirent plus ou moins bien : portrait aiguisé d’une bande de filles bien contemporaines par une jeune cinéaste douée". Tentant. J'aurais évité de critiquer Illégal, parce qu'on ne critique pas le secouriste qui vient, sur son temps libre, vous faire un garrot quand vous perdez votre sang (mais, Putain, cinéastes bon conscients, prenez des risques avec votre art, essayez d'avoir pour le cinéma, qui est votre métier, des ambitions aussi hautes que vous avez pour l'humanitaire, qui est votre passe-temps. Oui, je sais, je prête le flanc à la critique, là, hé bien oui, je prête mon flanc à qui le veut, pour quoi on veut).

Ce soir, j'écoute en décalé l'émission du matin de Pierre Bouteiller sur TSF, non seulement du matin, mais de la semaine dernière. Et dans ce gris (le thème de la semaine dernière était la Météo, grand thème s'il en est), P. B. annonce une version peu connue de Nuages (de Django Reinhart, pour les plus jeunes). Nuages et Django et le jazz manouche en général (malgré Birelli Lagrène, un des guitaristes les plus inventifs que je connaisse), c'est vraiment pas ma tasse. Mais, là... Joe Pass expose le thème, longuement. C'est au Festival de Montreux, il y a quelques années. Et mon oreille se rapproche et peu à peu s'apprivoise. Joe Pass, guitariste invraisemblable de virtuosité et d'émotion (quand il veut et là il veut) est un musicien capable de m'apprivoiser comme le disait St Ex. Après une longue, lente, magnifique intro de guitare, Stéphane Grapelli (qui fut, il y a bien des lustres, désormais éteints) le side man de Django reprend sa place (on sait que, contrairement à la plupart des violonistes classiques qui ont perdu la main en vieillissant, Grapelli a maîtrisé l'instrument comme un chef), puis vient Oscar Peterson. Autant dire qu'on est au sommet du sommet etles amateurs de jazz me comprennent. En plus, Pierre Bouteiller (le grand Pierre Bouteiller) a cité Pierre Dac : à propos de météo "il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui qu'un jour où il fait beau".

Je crois que je n'utiliserai plus La Phrase de Rose Bosch, elle va s'éventer. Alors je la cite, c'était juste : ceux qui n'ont pas aimé son film (La rafle) "rejoignent Hitler en pensée". Ça fouette, hein ? Ben, moi j'ai pas eu l'occasion de ne pas aimer sa daube, je trouve immoral de jeter 10 € dans le crottin. Donc je pense juste que Mme Bosch a eu la chance d'épouser un milliardaire dont le parcours cinéphilique ((Fatal de Michael Youn, Coco de gad Emaleh, La blonde aux seins nus etc... La rafle, donc, avec le très sarkozyste Jean Réno, Les rivières pourpres, Bimboland, XXL, que du cinéma militant estampillé "art et essai" anti-nazi) témoigne de la moralité. Si Rose machin me prend pour un nazi, elle n'imagine même pas à quoi elle est associée dans mon esprit...

Allez, Joe Pass, Grapelli et Peterson, j'en ai parlé, vous écoutez (si vous voulez), c'est beau, non ?

A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Petistspavs 492 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines