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Morgan Manifacier : la folk pure reprend ses droits.

Publié le 14 octobre 2010 par Swann

Il y a quelque temps,  il avait joué à notre petit jeu : celui de dire ce qu’il pense des titres favoris de mon Ipod. Aujourd’hui il est temps de vous présenter une des pépites du mouvement « folk en moins chiant« , un deuxième petit prince de la folk, au côté de Thos Henley, j’ai nommé Morgan Manifacier.

Morgan Manifacier : la folk pure reprend ses droits.
Le talent n’a pas d’âge et à l’écoute de Grande, on ne s’imagine pas qu’il s’agit de l’album d’un jeune homme de seulement 20 ans. Morgan Manifacier fait parti de ces artistes au talent brut. A l’instar d’un Nick Drake ou d’un Elliott Smith, Morgan redonne ses lettres de noblesse au mouvement folk. Sa folk à lui, comme celle de ces icônes est pure sans fioriture ni mièvrerie. Parce qu’il s’inspire de ses propres expériences, de ses propres sentiments, la musique de ce jeune garçon se veut profonde et intime. De fait, une sensibilité rare s’en dégage et frictionne l’échine. Il parle de son vécu, de la mort, de la vie, avec classe et une once de mélancolie, sans jamais verser dans le mélodramatique ou le pathologique. En plus d’être un remarquable songwriter, Morgan Manifacier possède la voix d’un ange : un timbre particulier qui ne laisse personne indifférent à la fois délicate et fragile.

Grande est le deuxième opus de Morgan Manifacier. C’est seul qu’il l’a enregistré, tantôt dans sa chambre d’étudiant, tantôt dans une chapelle, tantôt dans le théâtre de son université américaine, ou il s’est exilé pour y étudier. C’est loin de la France et de son sud natal que Morgan vit une partie de l’année. Une rupture nécessaire, qui lui permet d’approfondir sa musique, de respirer, et de s’exprimer plus librement. L’album Grande, volontairement voulu « lo-fi » est un hommage à sa famille, et à son grand-père notamment mais aussi un point de rattachement entre les deux vies qu’il mène d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Il parle de ses racines, de sa ville (« Moncale »), de sa famille (« Grande ») de ses doutes (« The Lines »). Il se permet un interlude à la manière des Cocorosie dans le titre « Then I Saw », ou l’on peut entendre quelques doux bruitages ménagers, de l’eau qui coule, une respiration saccadée et une discrète guitare. Grande est un album handmade personnel ou Morgan y joue de tout les instruments : piano, guitare et même banjo. Tout comme les plus grands maîtres du folk, Morgan Manifacier livre une musique et un univers intemporel, tout en grâce, délicat, voluptueux, magique. Un album qui pourrait avoir l’air d’être livré des années 70, qui aurait très certainement sa place entre Bookends de Simon & Garfunkel et le remarquable Pink Moon de Nick Drake.

Morgan sera en concert à l’International le dimanche 9 janvier, en compagnie de Mondrian et de We Were Evergreen. Soirée folk de haute qualité en perspective.

Sabine Swann Bouchoul


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