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Jonah Hex

Publié le 15 octobre 2010 par Mg

Chaque année voit un film très attendu se prendre une extraordinaire gaufre. 2010 sera donc l’année de Jonah Hex, adaptation très surveillée d’un comics à la mode, enrobé d’un casting alléchant (non, non, pas que Megan… encore que…), avec un affrontement Brolin-Malkovich censé nous faire frétiller les yeux. Big, bang, patatras, le western sauce fantastique resucé par le réalisateur d’Horton (oui, le dessin animé pour enfants, pas si mauvais en lui-même d’ailleurs) fait flop et fera au mieux office de téléfilm de luxe pour après midi pluvieux.

On aurait presque l’impression qu’après avoir englouti une somme faramineuse dans la production d’un film qui leur a totalement échappé, les producteurs de Jonah Hex ont été contraint de le sortir en salles pour récupérer quelques deniers (ça paiera la paille pour les chevaux). Le pire étant que tout n’est pas à jeter. Mais la pourriture guette ; voilà un film vérolé d’entrée. Les scènes d’ouverture censées résumé la vie du cowboy mystérieux avant sa défiguration sont poussives et largement inutiles. Nous voilà prévenu. La suite est convenue : Hex rencontre le méchant, qui décide de le raser de près avec un peu de feu qui brûle. Résultat, voilà Brolin tenter de se raccommoder avec également du feu qui brûle, et se rate largement… Bref, tout ça pour arriver à la légende, au héros : cet anti suppôt de l’enfer qui porte son fardeau (la mort de sa famille, façon Kevin Costner nouveau) sur ses épaules, et sa misère de saloon en prostituée. Dont la jolie Megan Fox, mais on s’en moque un peu. Beaucoup. Aucune surprise en réalité de ce western métaphysique, sorte de Blueberry en pâte à modeler, où tout a été mis dans les décors et les costumes (sans grande vigueur non plus). Côté scénario, on sent la volonté de multiplier l’action, et de fournir un récit assez rythmé. Malheureusement passé à la moulinette d’un montage erratique, on s’en sort avec qui avance sans trop se poser de questions, sans grande logique non plus. On sait dès le départ que de toute façon, Josh Brolin même amoché survit à la fin. C’est dit.

En fait, il n’y a pas grande méchanceté à dire que Jonah Hex a trop souffert de ses handicaps. Le film est loin d’être une réussite (premier pas d’un artisan du dessin animé dans le western à suspense, le faux pas est il dans le casting initial?), mais son four au box office est tout de même bien méchant. Dommage, car on sort quelques belles têtes du lot, Michael Fassbender en tête, tout en charisme impitoyable (son parcours est pour le moins exemplaire jusqu’ici…). A se demander ce que voulait Malkovich ici… Mis à part l’idée que Jonah Hex rejoint Wild Wild West (oui! Will Smith!) au rang des tentatives de fournir des films de cowboys scientifiques, on se rapproche plus des Tuniques Bleues que du vrai Jonah Hex de comics… A voir la volonté du distributeur (étranger, français..) à défendre ce film, voilà un ratage en beauté. A ranger très haut sur l’étagère.


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