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Joker médical

Publié le 15 octobre 2010 par Ansolo

Fort seyant dans son maillot noir (et rouge) qui l'amincit quelque peu, Rupenie Caucaunibuca a posé pour les photographes venus à Ernest-Wallon admirer la dernière recrue du Stade Toulousain, avant, sans doute, d'aller voir le diététicien du club pour prendre connaissance des menus adaptés à sa condition physique du moment.

L'ex-joueur du SU Agen est arrivé au club en qualité de "joker médical", pour remplacer le jeune Yann David, blessé pour une période de plusieurs mois. Ce concept de "joker médical" est assez mal connu. Aussi, Renvoi aux 22 vous propose quelques explications.

Il faut d'abord savoir que les règlements généraux de la Ligue nationale de rugby imposent un nombre maximum de 35 contrats professionnels ou "pluriactifs" (joueurs, de moins en moins nombreux, conciliant rugby de haut niveau et une activité professionnelle par ailleurs). Les clubs ont jusqu'à une date donnée, deux à trois semaines avant le début du championnat, pour faire signer les contrats et établir la liste des joueurs qu'ils aligneront dans la compétition.

Après cette date, il leur est toujours possible de recruter deux joueurs supplémentaires, et ce jusqu'au 31 janvier de l'année suivante. Le recrutement de ces "joueurs supplémentaires" ne doit pas conduire à dépasser le plafond de 35 contrats autorisés. Schématiquement, on dira que le joueur supplémentaires est une recrue tardive.

Le joker médical constitue une autre forme de recrutement, qui répond à des critères et des délais particuliers. En premier lieu, ne peut recruter un joker que le club qui compte dans ses rangs un joueur blessé et indisponible plus de trois mois. Le recrutement ne peut intervenir que jusqu'au 20 mars de l'année qui suit celle du début du championnat (au-delà si le blessé est un membre de la première ligne).

Un joker médical n'est pas forcément un joueur évoluant au même poste que celui qu'il est censé remplacé. Mais le club qui perd un avant ne pourra pas recruter un trois-quart, et inversement. La règle est encore plus stricte s'agissant des premières lignes : si un joueurs évoluant pilier ou talonneur se blesse (pour plus de trois mois), le joker médical sera forcément un membre de cette honorable confrérie.

La durée du contrat sera au moins égale à celle de l'indisponibilité du joueur remplacé, et ne pourra aller au-delà de la fin de la saison.

On le voit, les marges de manoeuvres existent pour les clubs, mais elles sont encadrées. Il semble en effet assez logique que la possibilité de déroger aux règles de mutation obéissent à des motifs spécifiques. On comprend que la perte durable d'un première ligne peut obérer gravement le proche avenir d'un club, qui plus est s'il s'aligne sur deux compétitions, nationale et européenne.

Pour tout dire, on trouve ce dispositif cohérent, équitable et de nature à ne pas fausser outre mesure le déroulement du championnat. Et il est beaucoup plus légitime, à nos yeux, qu'un éventuel mercato dont on commence à parler pour le rugby professionnel...


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