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Devoir d’Etat

Publié le 18 octobre 2010 par Jlhuss

raffinerie.1287382356.jpgQue dirait-on d’un État ne se préoccupant pas de l’approvisionnement en pétrole des pompes, des industries, des entreprises ? Bien sûr le droit de grève n’est pas négociable, mais que peut-on penser de piquets de grève extérieurs à la raffinerie venant empêcher ceux qui y travaillent d’effectuer leur tâche ou tout simplement de répondre à une réquisition.

Il est compréhensible que les syndicats, dans l’impossibilité de déclencher une grève générale et reconductible se  rabattent sur des subterfuges ne demandant pas une bien grande mobilisation : il suffirait donc d’un tout petit groupe de militants facilement dédommageables pour bloquer l’ensemble de l’activité économique d’un pays. Cela ne correspond plus  à l’esprit d’une grève, mais plus à des opérations de commandos.


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Dans ces conditions l’Etat serait irresponsable de ne pas essayer de faire échec à de telles actions qui n’ont plus rien à voir avec une action revendicative quelconque.
« La police interviendra pour débloquer les dépôts de carburant en France si des grévistes extérieurs à leurs employeurs en empêchent les accès, a prévenu dimanche le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. » … “Nous ferons débloquer les dépôts si cela s’avère nécessaire et (…) pour être encore plus précis, dès lors que ceux-ci sont dans l’incapacité de fonctionner du fait d’éléments extérieurs” (…) « Ceux qui veulent aller travailler ne doivent pas en être empêchés »
Qui cautionnerait par exemple que les personnels des hôpitaux, des urgences entre autres, déclarés grévistes et réquisitionnés, soient empêchés d’entrer dans l’hôpital par des permanents syndicaux venus d’ailleurs ? Pour bien connaître ces personnels, je peux affirmer qu’ils n’accepteraient pas l’idée d’un tel empêchement.

Ces pratiques ne relèvent plus de la vie dans une société, certes compliquée et souvent conflictuelle, mais de l’action subversive et/ou révolutionnaire. Après tout pourquoi pas ? Mais alors, si toutes les règles sont abolies et tous les coups permis, le droit de grève dans une telle configuration devient lui aussi une baliverne, un exercice de style sans réalité, un argument pour les gogos. Le rôle de l’Etat est d’assurer avant toute autre préoccupation, la sécurité du pays dans les domaines vitaux ; l’énergie, la santé, la défense et l’ordre public font partie de ces domaines.

Un arrêté du Code général des Collectivités territoriales (CGCT) dispose que “lorsque l’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques l’exige”, le préfet peut “réquisitionner tout bien ou service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service (…)”. Il n’appartient pas à des éléments extérieurs au service ainsi défini de venir fair échec à une telle réquisition. Sinon, effectivement tout est possible, tout et y compris les débordements multilatéraux.


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