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Publié le 08 août 2008 par Menear
Je me fais mentir mais tant pis.
Depuis ce matin 11h15 précise nous avons de l'eau chaude. Avant nous n'en avions pas. Depuis samedi dernier donc. Longue histoire.
Ces derniers mois nous vivons grosso modo les mêmes journées en permanence et en symétrie. Plusieurs semaines à empiler nos vies respectives dans des boites et des cartons ; à présent au moins autant d'heures à ressortir toutes nos choses. A les chercher. Les classer. Les ranger. Les poser. Le plus souvent les poser. Les oublier.
Aucune vacance en perspective cela dit, malgré le mois d'août. On a déjà trop bougé, trop remué, trop claqué. A présent on aimerait juste pouvoir souffler deux secondes dans un appartement clean. Ce n'est pas encore le cas. Ça progresse. Encore deux meubles à acheter. Une housse de canapé à changer. Deux chaises aussi. Des affiches à fixer. Des bureaux, des ordis, à ordonner. Beaucoup d'infinitifs. D'impératifs. L'impression de ne plus penser qu'en terme de contraintes à suivre. Contraintes matérielles. Qui dicteront dans les mois ou années à venir la chaleur de notre quotidien le plus élémentaire. Parce que les murs sont encore trop vides, encore trop blanc. Parce que ce n'est pas encore exactement chez nous. Parce qu'il nous reste encore à nous approprier les lieux.
Difficile de nous approprier les lieux en nous référant exclusivement à des modèles de mobilier produits et vendus en série cependant (Ikéa pour ne pas nommer la chose). En attendant, on ne se paie pas le luxe de créer des intérieurs sur mesure que l'on pourrait pourtant avoir en tête. Nous sommes quelque part imbriqué dans le flou connexe d'une transition : un appartement d'adulte pourtant encore fourni de mobilier provisoire ou de récup. Quelques astuces de déco font cheap, les rideaux traînent. Pourtant il nous faudra cette année apprendre à gérer un loyer conséquent. Et l'impression aussi de ne penser qu'au matériel, de catégoriser en permanence les tâches à venir. Proches. Habituelles. Quotidiennes. Peu de place pour les livres dans ces plannings saccadés. Le peu de Zola que j'attrape entre deux allers-retours à la déchetterie ou ailleurs se lit par bloc. Je ne parle même pas d'écriture brute. Je voudrais retrouver un rythme dès que possible.
Déjà nous avons l'eau chaude, c'est un mieux. Ne pas oublier que c'est un luxe. Des fois que ça se reproduise. On ne sait jamais.

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