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Dans les jambes | Dans la tête

Publié le 12 mai 2008 par Menear
Reconnaître que l'on a désespérément besoin d'un plan-papier pour encadrer la structure d'un projet commencé deux ans plus tôt, c'est déjà reconnaître qu'on a fait fausse route jusque-là. Pas une perte de temps complète, simplement des errances qui auraient pu durer moins longtemps. Tant pis, tant mieux, je ne sais pas. Simplement : j'apprends à écrire un roman. Ce qui veut dire également, presque immanquablement : j'apprends à rater. Avec l'espoir de rater un peu moins par la suite. Et encore un peu moins. Et encore un peu moins...
« Coup de tête », contrairement aux autres, je ne le lâche pas. Je le garde. Je m'y replonge encore. Il ne sera resté un échec en puissance que le temps de le penser. Les autres ratés, au cimetière des textes-ordures, auront au moins servis à ça. A ne plus me laisser plier. A ne plus m'égarer.
Je l'avais deviné dès les premiers jours de la troisième réécriture (troisième jet) : mon plan devait être clair, concis, structuré, directif. Et bicéphale. C'était important. Parce ce que l'une des difficultés rencontrées provenait justement du fait que je n'arrivais pas toujours à coloniser les pensées de mon narrateur. Et sans savoir comment il pense comment savoir comment il dit ? J'ai donc construit un plan en deux colonnes. Dans l'une, rien que les faits, bruts et schématiques. Dans l'autre : le ressenti intérieur, les évolutions mentales de CD. Dans les jambes et dans la tête. Les deux colonnes se complètent. Au bout, je l'espère, se trouve le texte. Dans sa version la plus aboutie, la plus à même de correspondre au projet qui m'occupe depuis deux ans à présent.
Dans les jambes | Dans la tête

Parallèlement à cette ébauche de plan, je me suis aussi lancé dans l'écriture d'un prologue. Je ne savais pas réellement si le texte en avait réellement besoin, je voulais juste atténuer un peu l'impression de « catapultage » qu'on pouvait ressentir au début de la dernière version. Je ne sais pas vraiment si cette impression a été correctement gommée, mais l'idée du prologue, finalement vague et hasardeuse à la base, me plaît. A voir.
Pour le reste, je m'appuierai sur ce troisième jet défectueux. Ce sera ma base de travail. Beaucoup de choses à modifier, certes, mais l'esthétique générale est là. Elle ne change pas ; c'est ça, le moteur du roman.
Pour le reste, je m'aiderai de ces entretiens effectués après l'écriture du troisième jet. De ces séances de repérages, aussi.
Pour le reste, je rassemble autour de moi toutes les notes que j'ai pu prendre ces derniers mois, tous les mails qu'on m'a adressé pour répondre à mes questions plus ou moins indiscrètes. Je conserve quelques adresses importantes dans mes favoris. Je stocke en silence cette émission de radio sur les squats écoutée l'autre jour.
Pour le reste, j'avancerai petit à petit, chapitre par chapitre, même si des chapitres en vérité, il n'y en a pas vraiment.
Pour le reste, et bien, j'essaierai d'aller au bout. Pour de bon cette fois.

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