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Mécanismes Episode 24 (Frédéric Ozanam)

Publié le 01 mai 2008 par Menear
Bon : plus que deux (en plus de celui-là) ; ça se tire...
Résumé des épisodes précédents
Luca Pacioli et Arto Pizzetti, respectivement proie et chasseur durant la saison 2, vivent désormais dans le même corps : le corps d'un être hybride répugnant. Après avoir passé dix-huit mois à Istanbul, loin des enquêtes sur la disparition de l'un ou de l'autre, Erin Bakura, ancienne collègue de Pizzetti, vient les chercher en Turquie. Forcé de retourner en France, l'hybride décide de se mettre en chasse du corps de Pizzetti, manquant, afin de résoudre cette affaire. Pour ce faire, il emprunte l'identité fictive de Léon Bloy, enquêteur des Affaires Etrangères, et se lance dans cette enquête identitaire. Après avoir retrouvé la trace de son ancien domicile, Bloy découvre, stupéfait, que quelqu'un d'autre a continué de vivre sous les traits d'Arto Pizzetti, celui qu'il était avant son "traumatisme". Bloy se met donc dans l'idée de le retrouver. Après une tentative ratée aux portes du ministère, il se procure les dossiers confidentiels du faux Pizzetti dans le but de retrouver sa trace...
La chambre d'hôtel réservée par Léon Bloy à l'Hôtel de l'Échelle dans le quatorzième arrondissement, n'était pas grande : un lit, un petit bureau dans un coin, une fenêtre donnant sur les restes d'un champ improbable. Le stricte nécessaire, somme toute. L'hybride n'avait pas besoin de plus. La petite somme récupérée dans l'ancien appartement d'Arto Pizzetti peu à peu se décomposait dans ses poches de pantalon. Avec ce qu'il lui restait, il ne pouvait que prolonger son séjour à l'hôtel de quelques jours, repas compris. En tout et pour tout, ces économies si furtivement dilapidées lui avaient permis de tenir deux semaines. Il allait, pour la suite, devoir se débrouiller autrement.
Dans cette chambre d'hôtel régnait un bazar indescriptible. Il avait explicitement demandé au personnel d'entretien de ne pas s'occuper de sa chambre. Depuis deux semaines, son état ne faisait qu'empirer. Des restes de nourriture s'échelonnaient dans les coins, des vêtements gisaient, sales et froissés, sur le sol, le matelas sortait des limites du sommier et tenait là, en équilibre, au-dessus du sol. Et sur la surface du plancher, occupant l'intégralité des quinze mètres carrés de la pièce, des dizaines de feuilles détachées, agrafées, découpées, déchirées, de l'encre indélébile sur les plinthes, des dossiers vidés de leur substance, des notes prises sur le moment et raturées ensuite... Et au centre de ce capharnaüm deux étoiles : le corps de Léon Bloy, à demi couché sur le sol, les yeux collés contre ces feuilles de papiers mélangées et salies. Il décryptait, une à une, ces lettres griffonnées à la hâte et à moitié illisible.

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