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S'y remettre

Publié le 02 avril 2008 par Menear
Ces dernières semaines m'ont éloigné de la fiction. Ces dernières semaines parfois sont devenues ces derniers mois. Alors je dois m'y replonger, m'y recoller, m'y remettre. Qu'une nouvelle aussi exigeante et tordue que Scapulaire traîne depuis fin décembre, ce n'est pas normal. Sur ma deadline officielle de fin avril j'en emboîte une nouvelle : samedi. Je dois terminer Scapulaire pour samedi, dernier délais. Ensuite : impression, réimpression, copies. Envoie. Et oublie, pour quelque temps. Idem pour Ochracé d'ailleurs. Idem pour ces choses là. Les envoyer, les oublier, tourner la page, se remettre à autre chose, voilà comment cela fonctionne. « Autre chose », c'est bien sûr le manuscrit de Coup de tête à relire, à corriger, à reprendre et puis Cette mort (qui a enfin trouvé son propre nom mais que je tais volontiers entre ces pages) à poursuivre du bout des doigts seulement, parce qu'à dire vrai je ne saurais pas comment l'écrire autrement.
Se remettre à lire, également. Mes collégiens-citrouilles m'ont bouffé trop de temps, d'énergie, j'ai pris du retard, Violette Leduc s'est impatientée, Carson McCullers m'est presque passée au travers. Alors je reprends avec ce dont je suis déjà sûr d'adorer. Je le savais avant même d'ouvrir l'un de ses livres. On sait ces trucs là. C'est un roman qui s'appelle Les jardins de Kensington, je l'avais commandé chez André quand j'y travaillais encore, je l'ai payé plein pot avec une partie de ma paye, c'est un roman écrit par ce Rodrigo Fresan dont je ne pense que du bien. Le début est âpre, les phrases sont un peu sèches, pourtant il y a un peu de Martin Mantra dans cette écriture là. J'aime. J'ai pensé à transmettre la référence à Fanny, parce que c'est un roman sur James Matthew Barrie, le père de Peter Pan, et sur Peter Pan lui-même, d'ailleurs. Mais en réalité, c'est une fiction tout ce qu'il y a de plus fictionnisée. Une fiction sur la fiction. J'en écrirai avec plaisirs quelques extraits, une chroniques, des adjectifs mélioratifs, des conclusions définitives, ce genre de chose. Très bientôt.
Ces premières pages de Kensington ont rappelé à moi ces quelques idées que j'avais eu il y a plusieurs mois (plus d'un an et demi peut-être, voire d'avantage, c'est possible), c'était un roman court, resté en terre, en tête, qui s'appelait Couleurs !. C'était une idée de récit pour enfants. Je dis pour enfants, en réalité je pense : pour tous. C'était très doux et calme dans ma tête. Je l'aimais bien. Mais comme nous étions en cours d'année, en cours d'autre projet, très probablement, également, je n'ai pas osé m'y atteler. Ou plutôt si, j'en ai écrit une ou deux pages avant de me raviser, de reporter, de le laisser en germes, en terre. J'y repense à présent parce que Les jardins de Kensington s'y prêtent volontiers. Je me dis que je devrais y repenser, récupérer des J'aime lire et des Je bouquine qui traînent quelque part dans le garage, à la maison, pour voir comment ça s'articule. Lire des contes. Lire ces récits que tout le monde connaît que je ne connais pas. Et un jour me lancer là-bas dedans et écrire dans ces couleurs là. Pas maintenant, bien sûr, mais un jour. Je m'y risquerai. Je m'y mettrai.
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Ajout du 6 avril 2008
J'ai traversé mes deux fichiers d'archive collés au dos de la pochète du dossier
Couleurs ! (les deux documents portent respectivement les dates du 19 et du 25 novembre 2006). Le texte n'est pas bon, qu'on ne perde pas de temps là dessus. D'ailleurs le texte n'a rien d'un roman pour tous. C'est pour cette raison que je ne m'étais pas acharné à l'époque. Je n'ai pas eu le courage. J'ai lâché de suite, par peur de saborder mon idée. J'ai préféré la laisser en sommeil, quelque part, peu importe où.
Quoi qu'il en soit tout n'était pas à jeter dans cette version primaire. De ces trois pages à peine, je ne garderais que la première ligne, la première phrase. Aujourd'hui encore je la relis avec plaisir. Aujourd'hui encore je me rends compte que cette accroche là est la bonne. S'il y a bien une seule chose à ne pas balancer par dessus bord, c'est bien ça, outre le prénom erroné de l'héroïne. C'est bien ça.

Il y avait cette statue que Clarita aimait avoir honte de regarder.


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