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Récits anonymes #9

Publié le 13 janvier 2008 par Menear
Hier, au Mans, premier étage de la librairie Doucet : salon de thé/café sous les spots incrustés dans les plafond qui chauffent le haut du crâne. Grande librairie mais par rapport à l'espace mis à disposition, si peu accordé à la littérature. Et puis aussi, des connards de chez Doucet : m'ont envoyé boulé dans ma candidature pour un CDD en décembre alors que j'étais parfaitement qualifié pour le poste (ils demandaient aucune qualification !).
Bref, hier au Mans, dans la salon de thé/café de la librairie Doucet, Hugo et moi devant un thé/Coca-pas-light. Sur la droite une mini-expo de tableaux genre « moi aussi je sais peindre comme les couvertures de livres pour enfant des années cinquante ». Genre petite-fille-peinture-à-l'huile-qui-sourit-dans-l'herbe-et-robe-à-fleur. Voilà.
Et à côté de nous deux types, entre cinquante et soixante ans, qui discutent pas assez doucement pour qu'on ne prête pas attention à ce qu'ils racontent, qui disent des trucs trop bêtes pour qu'on ne laisse pas laisser traîner l'oreille. Alors on laisse traîner. On comprend vite que l'un des deux types est l'auteur de ces trucs pendus au mur. Ils regardent des articles de journaux où on parle de ces peintures pendant qu'ils discutent. Florilège :
Le paumé : Moi ce qui me touche le plus dans tes tableaux c'est le flou qu'on remarque dans la bouche de la petite fille. C'est ça qui fait tout le charme de la peinture, je trouve.
Le peintre : Oui, oui, c'est là que se trouve tout l'enjeu du tableau de la petite fille, c'est vrai...
Le paumé : J'ai lu quelque part que la définition d'un écrivain c'était de s'inscrire dans ce qu'il écrivait. Alors tu peux écrire des histoires drôles à longueur de journée, du moment que tu t'inscris dans ce que tu écris, tu seras quand même un écrivain, tu vois. C'est comme la calligraphie aussi, c'est pareil. Et bien moi, je crois que je suis un écrivain parce que j'écris ma psychanalyse et que je m'inscris dans ma psychanalyse.
Le peintre (après que le paumé lui ait dit qu'il allait s'en aller) : Oh, allez, tu peux bien rester un peu plus, c'est pas comme si t'avais quelqu'un qui t'attendais à la maison, hein !

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