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Scoop

Publié le 05 novembre 2006 par Menear

Chaque année, à la même époque (c'est à dire celle-là, c'est à dire le début de l'automne, quand il commence à faire froid, quand les vacances de la Toussaint arrivent, ce genre d'époque), on sait que quoi qu'on fasse, qu'on ait du boulot ou pas, qu'on ait des trucs à faire ou pas, on trouvera toujours au moins un film à aller voir. Pourquoi ? Mais parce que c'est la saison pour le Woody Allen nouveau, bien sûr ! A condition, évidemment (entendons-nous bien) de ne pas être allergique aux monologues bégayées, aux réflections New-Yorkaises sur les juifs, la psychanalyse ou la masturbation (et hop, pleins de mots clés pour Google !). Cette condition est vérifiée ? Bon, passons donc à ce Scoop, dernier né du cerveau dérangé d'Allen...

Scoop

Mais avant toute chose, mieux vaut faire un petit retour en arrière d'un an environ. Parlons du désormais avant dernier Allen. A savoir Match Point. Car Scoop s'inscrit tout de même dans sa lignée, si l'on peut dire. L'année dernière, donc, Woody épatait tout son monde avec un excellent film qui ne ressemblait pas du tout à un « vrai » film de Woody Allen. Cette année, il s'agit plus d'un retour aux sources, mais un retour aux sources dépoussiérées. Comme Match Point, le film se déroule à Londres, terrain de jeu qui fait oublier, le temps d'un ou deux (ou trois ?) films, Manhattan, Brooklyn, and co. Comme dans Match Point, l'héroïne principale s'appelle Scarlett Johansson, qui rejoint la déjà longue liste d'actrices fétiches de Woody. Sauf que, contrairement à Match Point, Woody nous honore de sa présence dans Scoop, et voilà donc le retour du monologueur juif semi-bègue !

Scoop

Qu'on se le dise : Scoop est avant tout une comédie. Une bonne vieille comédie, qui rappelle plus les années 90 que son dernier essai (transformé !) londonien. C'est même une bonne grosse comédie pas très subtile. On nage en pleins clichés permanents et ça ne fait rien, parce qu'on (le spectateur) adore ça ! L'intrigue est elle-même assez classique : Sandra Pronski est une « apprentie journaliste » qui apprend par des moyens détournés (très détournés !) qu'un séduisant fils de Lord britannique pourrait être lié à une série de meurtre à la Jack the Ripper. Elle décide donc de mener l'enquête comme une professionnelle qu'elle n'est pas. Le tout secondée par un magicien loser et bavard (rôle parfait pour Woody himself, donc). Comme je le disais avant ce simili résumé, il s'agit d'une comédie assez bateau, mais bateau assumé. Les clichés sont légions, les dialogues cherchent toujours le raccourci vers l'humour (mais attention, l'humour Allenien, of course) et certaines scènes donnent même parfois l'impression que les personnages sont eux-mêmes conscients qu'ils sont des personnages et qu'ils s'en amusent. Et le tout fonctionne à merveille : cette comédie est très agréable, très drôle également, et tire parfaitement profit du lieu dans lequel se déroule l'action (Londres, je le rappelle), ce qui dépoussière véritablement la « comédie de Woody Allen » en tant que genre cinématographique. Pour schématiser un peu, on pourrait dire que ce même film, s'il avait été tourné quelques années plus tôt dans le « contexte » habituel des comédies des années 90/00, ce film hypothétique, donc, aurait été agréable, mais sans plus. Dans ce nouveau contexte, le film en gagne en intensité, en fraîcheur et, tout simplement, en qualité.

Scoop

Scoop est un bon, voire un très bon film, extrêmement agréable et drôle, le tout servi par un très bon casting (Hugh Jackman est également présent, ressemblant étrangement à Hugh Grant, m'a-t-il semblé). Bref, tout simplement, pour faire court et parce qu'une conclusion – parait-il – s'impose, voyez-le ;) .

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