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La science des rêves

Publié le 17 août 2006 par Menear

Vu hier après-midi en compagnie d’Elise et attendu depuis plusieurs mois au moins, La Science des rêves me faisait l'effet d'un film génial avant même de l’avoir vu. Et pour cause, un nouveau film de Michel Gondry (Human nature, Eternel Sunshine of the spotless mind), ça s’attend forcément, d’autant plus quand le film en question est à ce point axé sur l’imaginaire et qu’il réunit à la fois Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg et Alain Chabat, trois acteurs que j’apprécie tout particulièrement. Ce film n’était donc surtout pas à louper. Je ne l’ai pas loupé. Sorti hier, j’y suis allé à deux heures, en compagnie d’Elise, donc. Je préviens de suite, c’est un film fabuleux.

La science des rêves

Stéphane (le beau Gael Garcia Bernal) est mexicain, de mère française. Lorsque son père meurt, il rentre en France vivre chez sa mère (Miou-Miou), dans la chambre où il a grandi. C’est dans cet appartement qu’il retrouvera un grand nombre de ses jouets et inventions d’enfant, qui l’emmène parfois dans des rêveries hallucinantes. Il faut dire aussi que Stéphane dort beaucoup, s’endormant facilement, rêvant toujours et ayant parfois du mal à différencier le rêve de la réalité. Dans l’appartement d’en face vit Stéphanie, impeccablement interprétée par Charlotte Gainsbourg, une jeune femme un peu secrète, qui partage avec Stéphane son goût pour les inventions, les créations loufoques et les jeux un peu puérils. Il se liera bien sûr entre eux un semblant d’aventure, qui sera difficile à mettre en place, à cause de la nature enfantine et timides des deux personnages…

La science des rêves

L’intérêt principal de ce film en partie autobiographique et qui ne se cache pas de l’être, ce sont mes rêveries étranges de Stéphane, les objets bizarres de Stéphanie, et, pour faire plus simple, tous ces petites illusions, toutes ces créations étranges, issues d’un imaginaire survolté. Les rêves de Stéphane s’enchaînent alors à vitesse grand V, on découvre des villes en cartons, des rasoirs « inversés », et une petite émission de télé intérieure, où Stéphane fabrique ses rêves, le tout dans un décors en carton-pâte cartoonesque et bancale au possible. Tous les effets spéciaux sont faits mains, et ça se voit. Le tout est animé image par image, rappelant au passage que Gondry est un ancien (et talentueux) clipeur (de Björk, notamment). Chaque procédé est un petit truc artisanal qui confère au film un cachet agréable, authentique, et touchant, rien à voir avec la froideur de certains effets numériques que l’on retrouve dans d’autres films… Alors bien sûr, on pourra sans doute reproché à Gondry de parfois trop se laisser aller à faire des successions de petits clips, mais cela ne gêne en rien le plaisir que l’on prend devant ce film. Tout est bien structuré, tout s’enchaîne de façon à la fois logique et invraisemblable. Il n’y a aucun effort fait pour nous plonger dans un environnement réaliste et c’est tant mieux. Les personnages eux-mêmes semblent conscients qu’ils évoluent dans un film.

La science des rêves

Au-delà de l’aspect technique La science des rêves est particulièrement réussi car Gondry sait s’entourer d’excellents acteurs, comme c’était le cas dans Eternal Sunshine, par ailleurs. Le couple Gael Garcia Bernal / Charlotte Gainsbourg est impeccable de justesse et de sincérité, atteignant une naïveté touchante dans quelques scènes. Alain Chabat, quant à lui, est parfait dans son rôle de gros lourd, copie inversée du personnage de Stéphane.

La science des rêves

Enfin, tout ça pour dire que oui, il faut absolument le voir, plusieurs fois, au cinéma, en DVD, n’importe comment, mais il faut le voir. Il y avait bien longtemps que je n’étais pas ressorti d’un cinéma avec cette impression de bien être, d’apaisement et, tout simplement, de rêve.


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