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Tideland

Publié le 01 août 2006 par Menear

Une semaine après l’avoir vu, j’arrive enfin à trouver le courage de vous parler du dernier film vu au ciné, à savoir Tideland, le dernier Terry Gilliam. Disons le tout de suite, je ne savais pas du tout à quoi je m’exposais en allant le voir, ou si peux. Le nom du réalisateur me suffisait, et le peu de critique que j’avais lu me donnait une impression de conte décalé qui me convenait parfaitement. Il se trouve qu’en fait, Tideland est le film le plus insupportable que j’ai jamais vu. Jamais un autre film ne m’avait autant donné envie de quitter la séance en plein milieu. Pourtant, c’est loin d’être un mauvais film pour autant. Je m’explique.

Tideland

Commençons d’abord banalement avec le résumé de l’intrigue de départ. Comme j’ai la flemme de le faire moi-même, voici le résumé récupéré sur allociné ( :P) :

''Lorsque sa mère meurt d'une overdose, la petite Jeliza-Rose part s'installer dans une vieille ferme avec son père, Noah, un rocker héroïnomane qui a connu des jours meilleurs. Afin d'échapper à la solitude de sa nouvelle maison, Jeliza-Rose s'évade dans un monde imaginaire. Pour lui tenir compagnie, Jeliza-Rose n'a que les têtes de quatre poupées qui ont perdu leur corps... jusqu'à ce qu'elle rencontre Dickens, un jeune homme ayant l'esprit d'un garçon de dix ans. Vêtu d'une combinaison de plongée, il passe son temps caché dans une carcasse d'autocar, son "sous-marin", attendant de capturer le requin géant qui habite sur la voie ferrée. Dickens a une grande soeur, Dell, une sorte de fantôme vêtu de noir qui se dissimule constamment sous un voile d'apiculteur. Pour Jeliza-Rose, le voyage ne fait que commencer...''

Tideland

Le « voyage » de Jeliza-Rose, douze ans environ, sera donc, vous l’aurez peut être compris, un voyage à l’intérieur de ses propres rêves, de ses propres fantasmes et de son imagination. Le sujet n’est donc pas forcément très original : comment un enfant s’approprie-t-il ce qui se déroule autour de lui et le transforme en intrigue « merveilleuse ».

Le problème, c’est que ce film est tout sauf un film sur le merveilleux. Ici, le merveilleux n’existe pas. La petite fille le cherche, mais ne le trouve pas. Tout le film est une attente de ce merveilleux révolu. Alors, à la place, on y substitue autre chose. Le glauque, le malsain, le morbide. Mais pas de merveilleux du tout. Dans cette optique là, Gilliam y va à fond. Tout ce qui peut mettre mal à la l’aise, tout ce qui est malsain et insoutenable, on le retrouve dans ce film si bien résumé par la première scène : la petite fille, dans une carcasse de bus, qui crie (de joie ou d’horreur, on ne sait pas) au passage d’un train assourdissant. Après, on ajoute en vrac un peu de nécrophilie, de pédophilie, et de folie pour avoir un beau pot-pourri de « trucs qui foutent la gerbe » (je pense à une scène en particulier). C’est ce qui rend ce film si insoutenable, pour moi en tous cas, même si le tout est très bien réalisé, que la photo est impeccable et la bande son très adaptée.

Tideland

Je passe également sur la fin, que j’ai personnellement trouvé atroce, à tous les niveaux. Sans vouloir « spoiler », disons simplement que je n’adhère pas du tout à son propos, qui est celui du film en entier. Dans Tideland, comme l’illustre d’ailleurs très bien l’affiche (le principe du conte y est inversé), c’est le deuil du merveilleux qui est fait, remplacé par le morbide. Et je n’adhère pas, bien au contraire. Pareil pour ce qui concerne un soit disant « portrait de l’enfance », je n’y crois pas. Pour faire simple, disons que ce film est pour moi un « voyage initiatique » (c’est bien pratique, il y a toujours des voyages initiatiques partout) qui échoue. Au mieux, c’est un portrait d’une enfant de junkies, condamné à rester une enfant de junkies. Je ne déconseille pas ce film pour autant, car beaucoup de personnes ont aimés et que c'est très loin d'être un mauvais film, mais renseignez-vous un minimum avant de le voir, ça peut être utile...


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