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Marie Antoinette

Publié le 07 juin 2006 par Menear

Hier, à la suite d’une après-midi fort sympathique passée en compagnie de mon groupe d’amis habituel, on a décidé d’aller au ciné (troisième fois en moins d’une semaine, mine de rien, et j’y retourne demain !), voir Marie Antoinette. J’étais un peu sceptique au début (je n’ai pas vraiment aimé Lost in translation, pour parler franchement disons que je me suis fait chier), mais bon, j’ai suivi le mouvement général qui allait vers ce film (j’ai pourtant proposé le film sur Zidane une bonne quinzaine de fois mais, bizarrement, personne ne semblait emballé…). Le verdict est un peu moins sévère que ce à quoi je m’attendais mais bon, c’est quand même un peu mitigé…

Marie Antoinette

Marie Antoinette, c’est donc un film qui se propose de suivre, quelle surprise, Marie Antoinette, depuis sa présentation à Louis XVI jusqu’à son départ de Versailles. Le gros de l’histoire est dit puisqu’en fait, il n’y a pas vraiment d’intrigue à proprement parler : Sofia Coppola préférant simplement observer son personnage se débattre dans son propre ennui, un peu comme dans ‘’Lost in Translation’’ en fait. Mais commençons par le positif, c’est plus sympa. D’abord, le concept du film m’a beaucoup séduit, ce qui n’était pourtant pas évident : le sujet du film n’est pas tellement Marie Antoinette, personnage historique, mais une femme dépassée, perdue, mal à l’aise qui pourrait être n’importe quelle femme, dans n’importe quelle époque. Malgré le luxe de Versailles, les costumes, les bijoux et l’environnement pour le moins historique du film, l’Histoire est complètement évacuée (c’est pour cela que des critiques concernant le non respect de certains éléments historiques sont tout simplement grotesques, puisqu’il s’agit d’un parti pris artistique). Coppola s’intéresse ainsi à montrer une Marie Antoinette irresponsable, jeune et terriblement seule au milieu de la foule, notamment grâce à la magnifique Kirsten Dunst, c’est d’ailleurs sur ses épaules que repose tout le film. ‘’Marie Antoinette’’ est également une belle réussite graphique, c’est un film très esthétiques, notamment grâce aux impeccables costumes pastels, et à la bande son pop, légère et par la même occasion complètement décalée du sujet historique. Le film se complet également dans un décalage assumé avec le réalisme du au contexte (le plan montrant une paire de Converse au milieu des chaussures d’époque montre bien que ce décalage est totalement assumé), de même qu’il se plait à prendre des partis souvent clichés, mais des clichés complètement revendiqués (l’affiche en témoigne).

Marie Antoinette

Mais le problème avec Marie Antoinette, et ça je m’y attendais, se trouve en fait ailleurs. La raison pour laquelle je n’ai pas vraiment pu l’apprécier, c’est qu’il a été réalisé par Sofia Coppola. Et je n’adhère pas du tout à son cinéma. Comme je l’ai dit précédemment (et comme dans Lost in Translation), il n’y a pas vraiment d’intrigue, puisque le film entier est le théâtre des déambulations d’un personnage pour le moins confus. Mais il n’y a pas vraiment de personnages non plus, car tout est évacué par cette espèce de lenteur « Coppolienne » qui nous donne l’impression de passer tout le film à nager dans de la guimauve. Pour parler plus clairement : on s’ennuie. On s’ennuie un peu trop souvent à mon goût. Le film est ponctué de scène qui ne semblent pas essentielles et qui constituent, au final, le gros de la pellicule (je pense à cette scène d’arrivée des carrosses à Versailles où on prend le temps d’attendre tous les carrosses, ou alors cette traversée en barque où personne ne fait rien). La deuxième partie du film est un peu plus vivante, mais le « mal » est déjà fait. Sofia Coppola s’attache en plus à exagérer certaines symboliques à un tel point que ça en devient agaçant (je pense à toutes les métaphores simplettes autour des épées et des clés de Louis XVI et des nombreux déshabillages de Marie Antoinette).

Marie Antoinette

Le film n’est pas dépourvu de belles scènes cela dit, et quelques unes sont réellement très réussies (la partie « d’enigma », les déambulations de Marie Antoinette et de sa fille au petit Trianon, la scène de révérence face au peuple…), mais elles étaient trop peu nombreuses pour me faire oublier cet ennuie latent. J’en profite au passage pour préciser que le film n’a rien à voir avec la bande annonce, qui semble rassembler tous les moments énergiques des deux heures que dure le film. Mais je reconnais aussi que cette opinion est purement personnelle, et je comprends tout à fait qu’on puisse aimer, voire adorer ce cinéma, ce n’est simplement pas celui auquel j’adhère. Tant pis.


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