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Panne

Publié le 19 avril 2006 par Menear

Ca arrive à chaque fois que je me lance dans un projet un minimum conséquent. A chaque fois que j’écris un texte un minimum long et/ou qui demande un investissement important. C’est arrivé pour « Point d’interrogations », mon premier vrai roman terminé et dont je sois satisfait. Je m’en rappelle, c’était au début de la troisième partie et j’ai eu beaucoup de mal à l’écrire, à la réécrire et à la ré-réécrire encore. Pour « Leitmotiv », le roman que j’ai commencé l’été dernier mais que j’ai interrompu cet hiver (pour des raisons diverses et variées que j’expliquerai peut être dans un hypothétique futur billet), le problème s’est posé aux alentours du chapitre 5 ou 6 (je ne suis plus très sûr maintenant que j’y repense). Là encore, j’ai eu beaucoup de mal à régler le problème et, puisque je n’ai pas été capable d’aller au bout, j’imagine que je n’ai pas régler le fameux problème.

Tout ça pour en arriver au « Coup de tête » que j’écris en ce moment. Jusque là (et par « jusque là », je veux en réalité dire jusqu’à jeudi dernier) je n’avais aucun problème. C’était idéal, si je peux me permettre cet excès d’enthousiasme. C’était impressionnant : je ne me suis imposé aucune contrainte et pourtant j’ai réussi à tout écrire de façon évidente, tout coulait, tout allait de soi. Je le redis parce qu’il n’y a pas de meilleur terme pour traduire mon impression, mais ça s’est réellement déroulé de façon évidente. Or, jeudi, c'est-à-dire lorsque j’ai commencé à écrire la deuxième partie de ce petit roman (qui devrait en compter quatre), quelque chose n’allait plus. Le problème, dans ce genre de moment, c’est que les choses (les évènements) ne se poursuivent plus de façon naturelle et je me repose sur le « plan » (en l’occurrence, un plan mental) que j’ai élaboré, la structure du roman en quelque sorte. C’est comme si je perdais le fil conducteur et que je me rattachais à une carte routière extrêmement basique. Evidemment, le résultat est rarement brillant… Peut être que c’était parce que cette partie n’est pas indispensable et fait surtout figure de transition, ou peut être c’est parce que j’ai repris les cours la veille, je ne sais pas. Peut être aussi parce que je n’ai pas pu écrire le matin, le moment de la journée où je suis le plus concentré ou peut être aussi que le lieu que j’appréhendais dans cette deuxième partie m’était plus ou moins inconnu et donc, par conséquent, a compliqué un peu les choses.

D’ailleurs, je me demande si ce n’est pas un problème cette histoire de connaître ou non les lieux où se déroule l’intrigue. Car jusque là, les histoires que j’écrivais prenaient place dans des mondes imaginaires (comme dans les Contes de Scandinavie ou dans Mécanismes) ou alors dans des mondes ressemblant au notre mais qui ne portaient aucune indication précise (c’est le cas dans « Point d’interrogations »), ce qui fait que je pouvait inventer ce que je voulais, géographiquement parlant. Avec « Leitmotiv », ça a changé. J’ai ancré ce roman dans notre monde réel, dans une réalité contemporaine et ça a bloqué. Je sais que ce n’est pas la seule raison, je sais que j’ai été trop ambitieux par exemple, que ce n’était pas un roman que j’étais capable de faire maintenant, mais j’imagine que ça a joué. C’est délicat de s’imprégner d’un lieu, d’un espace, par photos et plans interposés. Je m’en rends compte maintenant que je situe « Coup de tête » à Sainté (en partie) et, surtout, depuis que j’ai fait cette petite séance de repérage. Or, dans les deuxièmes et troisièmes parties de « Coup de tête », le personnage doit aller ailleurs. Dans des lieux que je connais, mais que je n’ai pas forcément exactement en mémoire. Je me demande donc si le « truc » va continuer à couler de façon « évidente », malgré ce petit écueil.

Mais bon, n’exagérons riens, j’ai avancé par rapport à jeudi dernier, je ne suis plus en « panne ». Mais je sens quand même que cette deuxième partie est très incomplète, qu’il faudra que je la reprenne, sans doute plus que d’autres. Peut être que c’est juste parce que c’est comme ça que ça marche, que je suis « obligé » d’en arriver là à un moment ou autre. C’est délicat, parce que j’ai toujours du mal à me détacher de l’ossature du premier jet, et ce genre de panne m’oblige à repenser pas mal de choses. Ca a été le cas pour cette fameuse deuxième partie, au passage…


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