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Retraites : carton rouge pour Depardieu !

Publié le 18 octobre 2010 par Kamizole

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Comment se fait-ce qu’il n’y ait pas une seule journée où une info, sinon plusieurs ! ne me missent hors de mes gonds ? Je suis sans doute atrabilaire-née mais tout de même, j’apprécie tout autant les «coups de cœur» et les infos un tantinet rigolotes. Or donc, ce matin, épluchant comme d’habitude la newsletter de 20 minutes, je tombe en arrêt – j’ai tout du chien de chasse ! - devant ce titre Retraites : Pour Depardieu, la mobilisation contre la réforme est «ridicule». Vous dire que mon sang chaud bouillant ne fit qu’un tour relève du pur euphémisme. «De quoi se mêle-t-il ce gros porc ?» fut ma première réaction parmi d’autres, moins encore amènes.

Maud Pierron le souligne à très juste titre : il n’est plus à une provocation ni incartade près. La rubrique des faits divers fourmille de ses démêlés avec la police : conduite en état d’ivresse, algarades musclées, etc. J’avais épinglé le 22 décembre 2009 la dernière en date (tout du moins à ma connaissance) Gérard Depardieu multirécidi-viste : il pète un câble et une voiture Bd St Germain. Tout ça parce qu’un automobiliste s’était garé sur “SA” place…

Comme le dit très bien l’actrice et romancière Annie Duperey après qu’il eût multiplié les déclarations fracassantes empreintes d’une connerie suffisante, bête et méchante aussi bien à l’égard de personnalités politiques que d’artistes : «A un stade de notoriété et peut-être d’ébriété, (…) on se sent tout permis, on est au-dessus de tout, (…) on adore cracher dans la soupe (…) Ça a été un formidable acteur, mais il faut qu’il ferme sa gueule» (20 minutes 23 sept. 2010).

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Vous remarquerez comme moi qu’elle parle de son talent au passé ! Cela rejoint exactement ce que je pense de Gérard Depardieu depuis belle heurette… Un has been. Il eut sans doute beaucoup de talent. Je me souviens en particulier du jeune interne en médecine de «Sept morts sur ordonnance» que j’avais vu en salle à Orléans, au Sélect rue Jeanne d’Arc pour autant que ma mémoire ne me trahisse pas, lors de sa sortie en 1975. J’allais beaucoup au cinéma à l’époque. C’était la première fois que je voyais Depardieu et je l’avais trouvé très bon. Il était alors sobre – peut-être dans les deux acceptions du terme !

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Depuis déjà pas mal de temps je lui reproche de ne plus incarner des rôles mais de se contenter de faire du Depardieu. Quel que fût le rôle. Ça en devient chiant. Il a sans doute tourné dans 200 films mais beaucoup de merdes. Peut-être son nom à l’affiche suffit-il à remplir les salles mais sans moi !

Si vous ne partagez pas cette opinion, de grâce ! ne venez pas me traiter de parfaite conne. Je ne dénie à personne le droit d’aimer Depardieu ou n’importe quel artiste ou écrivain qui n’aurait pas l’heur de me plaire. Mais si je ne m’exprime pas en toute franchise sur mon blog, où le ferais-je ? J’apprécie beaucoup les opinions contraires car elles enrichissent les débats mais pas du tout celles qui se limitent à me traiter de gourde qui n’a rien compris. Au film, c’est le cas de le dire.

La volée de bois vert d’Annie Duperey à l’encontre de Gérard Depardieu ne doit rien au hasard. Elle s’exprimait sur RMC et entendait fustiger toute une série de déclarations plus nauséabondes les unes que les autres. Du vrai beauf de chez beauf ! D’abord, les politiques : du «Tous les politiques, c’est de la merde» à «Martine Aubry a une haleine de bière» (sic !). N’ayant jamais approché Martine Aubry, je ne saurais dire. Si elle apprécie une bonne mousse de temps à autre (surtout dans le Nord) je serais bien la dernière à le lui reprocher : moi aussi !

Mais avouez que c’est du dernier tordant venant de ce tas de graisse aviné au possible ! Je ne sais quels remugles – au propre comme au figuré – peuvent bien sortir de sa bouche quand il sort d’une bamboche ou d’une ribouldingue très arrosée mais ça ne doit pas fleurer si bon que cela. Vade retro vinolentus ! Sac à vin. Sac à m…

On ne peut pas dire non plus qu’il manie l’élégance confraternelle. Ainsi contre Juliette Binoche, actrice talentueuse s’il en est : «Quel secret est censée cacher cette actrice ? J’aimerais bien savoir pourquoi on l’estime depuis toutes ces années. Elle n’a rien ! Absolument rien»… Putain ! Quel mépris. C’est marrant mais je dirais exactement la même chose de Gérard Depardieu. A part une grande gueule, il n’a rien.

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Il faudrait surtout qu’il m’expliquât comment la profession et les critiques de cinéma (et de théâtre) reconnaissent autant de talent à Juliette Binoche depuis quasi ses débuts et qu’elle ait été si souvent couronnée de lauriers (Palmes, Oscars, etc.) en 27 ans de carrière. Tous des cons ? Mais une chose est certaine, elle fait partie de ces artistes assez rares (comme Isabelle Huppert et Sandrine Bonnaire) qui cultivent la discrétion en dehors de leur vie professionnelle. Gérard Depardieu devrait bien s’en inspirer !

Je constate aussi qu’il profite d’être à l’étranger pour exhaler sa haine et ses rancœurs. Il fit le fiérot à Chicago il y a peu : pensez-donc ! Il ne se sent plus pisser depuis qu’il est à l’affiche de l’Orchestre symphonique de Chicago où il déclame le monologue de «Lélio» de Berlioz à l’appel de son ami, Riccardo Muti. Vous allez sans doute rigoler mais quand j’ai vu passer il y a quelques jours le titre de l’article de 20 minutes – je ne l’ai alors pas ouvert, faute de temps et d’intérêt – j’ai trouvé qu’il s’appliquait parfaitement à Gérard Depardieu : «Etre acteur ce n’est pas grand chose maintenant» (5 oct. 2010). Je me trompai lourdement : grosse tête, grosses chevilles, grosses c… Il est blasé, plus rien ne trouve grâce à ses yeux en France notamment. Pas plus le cinéma que le théâtre contemporains. Je vous laisse juge de sa tirade :

«Ah ! Les acteurs de théâtre, il n’y en a plus, ou de moins en moins (…). Les metteurs en scène de théâtre m’ennuient profondément, il n’y a aucune invention (…) Et le cinéma ? Pas mieux : «Avant, il y avait des films intéressants (…) mais maintenant il y a 3.000 plans et il y a je ne sais combien de morts par film».

Je suis sans doute mauvais juge, n’allant plus au cinéma et encore moins souvent au théâtre hors de portée de ma bourse dégarnie de retraitée. Mais il se trouve dans mon entourage proche des personnes qui fréquentent assidûment les salles de spectacles et qui plus est, une amie et voisine qui s’intéresse tout particulièrement au théâtre et au cinéma. Je lis par ailleurs attentivement les pages de Marianne consacrées aux spectacles et s’il y a bien évidemment comme toujours des navets qui ne valent pas le déplacement, j’en retire l’impression qu’un certain nombre de films ou pièces de théâtre méritent que l’on s’y intéressât. Mais sans doute ne sont-ils pas à la hauteur de cette outre bouffie d’orgueil ?

Je vous donne pour la bonne bouche, cette appréciation depardiesque des chanteurs : «Moi, je me considère comme un ouvrier du spectacle qui a beaucoup de plaisir à faire des rencontres, comme les musiciens qui ont un instrument et qui en sortent le meilleur (…) Quand on fait un opéra avec Muti, ça n’a rien à voir avec un concert de Madonna ou (…), comment s’appellent ces vieillards? Les Rolling Stones, voilà, ça n’a rien à voir, ce n’est pas de l’argent, ce n’est pas du showbiz, chacun gagne sa vie comme il peut». Il prétend que c’est pour «l’amour de l’art» ! Mon cul… il est bien comme les autres : «L’art-feuil»

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Je ne suis pas particulièrement fan de Madonna – encore que pour l’avoir vue à la télévision il y a plus de 20 ans dans la retransmission d’un de ses spectacles je dois lui reconnaître qu’elle fait preuve d’un sacré abattage ! - ni des Rollings Stones (j’ai toujours préféré les Beatles) mais je trouve que c’est profondément méprisant, non seulement pour ces artistes mais plus encore pour leur public. Y s’la pète parce qu’il participe à un opéra. Ça vous classe son homme ! Je regrette, j’aime à peu près tous les genres musicaux, à l’exception du rap et de la techno. J’adore l’opéra – pas tout – avec une très nette préférence pour l’opéra italien et le baroque. Cela ne m’empêche nullement d’apprécier la – bonne – chanson française et Dieu sait qu’à toutes les époques, y compris aujourd’hui, les talents ne manquent pas.

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En outre, Gérard Depardieu ne craint nullement le ridicule : il ose parler de «vieillards» alors qu’il a un an de moins que mémé Kamizole : 62 ans et bientôt 63 - comme moi - le 27 décembre ! J’ai vérifié sur Wikipedia Mick Jagger a eu 67 ans en juillet. Une qui ne devrait pas trop apprécier, du côté de l’Elysée – même au nom de la prétendue bonne cause de «mon mari» ! - c’est bien la Carla Bruni : traiter un de ses (nombreux) anciens amants de vieillard

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Si l’on est «vieillard» à 67 ans, il est évident que cette grosse pauvre tache manque complètement de cohé-rence et perd déjà ses légumes. «L’alcool conserve» avais-je coutume de dire quand je travaillais comme infirmière mais en ajoutant «on voit dans quel état !»

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Puisqu’il explique doctement que nous avons tort de nous regimber contre la réforme des retraites car elle est déjà à 67 ans en Espagne… si les mots ont encore un sens, il veut donc faire travailler des vieillards !

D’où parle-t-il ? Sinon d’Abou Dhabi où il faisait la promotion de son prochain film qui portera le nom prédestiné de «Potiche» ? Serait-ce le pétrole et l’or des cheiks – en blanc – qui lui sera monté au têtieau ? «Ce qui se passe aujourd’hui en France est ridicule, il s’agit d’une manipulation de la part des syndicats». Avant de s’envoler pour l’Emirat, il est manifestement allé prendre «sa feuille de route» et ses «éléments de langage» à l’Elysée !

Annie Duperey a tout à fait raison de le souligner : il est exactement comme ceux qui nous gouvernent ou les multimilliardaires du COUAC/40 qui «se croient tout permis, être au-dessus de tout», des lois comme du vulgum pecus qu’ils méprisent au plus haut point.

Il est pourtant issu du peuple. Loin d’être né une cuiller d’argent dans la bouche. Je n’ai pas le courage de vérifier mais je sais que sa jeunesse à Vierzon – ville ouvrière s’il en est – fut loin d’être dorée. Je déteste tout particulièrement ces gens qui venant du peuple n’ont ensuite que le plus profond mépris dès lors qu’ils se font des fouilles en or. Parvenus, arrivistes. Beark ! Beark ! Beark !

Parlez-moi plutôt de Bernard Lavilliers – même âge que Depardieu – qui outre un indéniable talent de rocker, n’oublie pas qu’il est né dans une famille ouvrière de Saint-Etienne et qu’il commença à travailler comme ouvrier (fraiseur ?) à la Manufacture d’armes… Il a conservé intactes ses opinions de gauche et il m’étonnerait fort qu’il s’opposât aujourd’hui aux grévistes qui refusent la réforme des retraites.

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