« Strangers in the strike »  La France est en grève....

« Strangers in the strike » 

La France est en grève. Tradition française ou pas,  tout est le monde est touché de près ou de loin par ces mouvements sociaux automnales. Nous français, y sommes un peu habitués, mais qu’en est-il des étrangers ? Personnes de passage ou presse étrangère, comment ces pertubations sont-elles perçues ?                 

Du dimanche 17 au jeudi 21 octobre 2010, la France acueille le Salon international de l’agroalimentaire (Sial) au parc des expositions de Villepinte. Cette année,  5 700 exposants dont 80% d’origine étrangère et près de 150 000 visiteurs en provenance de 185 pays. Autant dire la plus grosse concentration d’étrangers en France cette semaine. Les habituels mouvements sociaux automnales ne pouvaient guère donc mieux tombés. Pour se rendre au Parc des expositions depuis la capitale, et bien pas 36 solutions, le RER B, à l’arrêt ou presque, le taxi ou les navettes, bientôt à l’arrêt eux aussi,  si les pompes  se vident totalement. “Ç’est fou, ç’est tellement fou que ça en devient drôle” explique Dominic, commercial venu au Salon depuis son Michigan natal. “J’ai mis deux heures pour faire Gare du Nord - Parc des Expos”. Contre 20 minutes habituellement. (Pour la décharge de la Sncf, des manifestants ont envahi les voies, d’où ce retard.) Dominic a un point de vue bien arrêté sur ce nouveau mouvement social. “Les français, vous êtes quand même incroyable, vous travaillez 7h par jour, vous avez tous les avantages sociaux, vous avez des retraites et vous êtes pas content”. Touché.  Francisca, elle, est venue de Colombie, elle a préféré se rendre au Salon en taxi depuis son hôtel parisien. Même constat. « 50 euros de course ! Même les taxis profitent des grèves pour voler les gens. C’est comme si ils s’étaient tous arrangés entre eux. » Coulé.

L’œil des médias étrangers

Comme à chaque manifestations en France, les médias étranger aiment s’alarmer et voir des guérillas urbaines là où il y en a pas, du moins pas pour l’instant. Le New York Times, premier quotidien américain, connu de tous,  n’a pas hésité à mettre en une de son site Internet une image de flammes pour illustrer la situation. Les autres médias internationnaux sont un peu moins virulents et préfèrent souligner la possible pénurie de combustible. “Les stations-service françaises à sec” titre le site de CNN.  “Plus d’essence dans les stations-service françaises” pour la BBC ou encore “La France crée une cellule de crise pour garantir l’approvisionnement de combustible” reprend le quotidien espagnol El PAÌS.  Lucco est photographe de presse italien. Pour lui, la situation n’est pas nouvelle, « vous savez, il n’y a pas que vous, en Italie aussi, on aime les grèves, on adore ça même. » Nous voilà prévenus.
 
Quoiqu’il en soit, il est vrai qu’en cette veille d’ultime ou nouvelle journée de mobilisation, la situation en France ne semble pas se diriger vers des négociations qui ne satisfassent tout le monde. Les étrangers vont donc eux aussi trinquer, à différents degrés, sur place pour les uns ou derrière leur ordinateur pour les autres, relayant une information pas forcément, comment dire, réelle.

(photo-texte ©biche)