Le rapport de Médecins du monde sur l’accès aux soins des plus démunis

Le rapport  de l'observatoire 2010 sur l’accès aux soins des plus démunis en France ne ressemble pas à celui des années précédentes. C'est sur ces mots que s'ouvre le dit rapport que l'association Médecins du Monde produit chaque année. Comprendre bien sûr - malheureusement que le bilan s'est singulièrement aggravé…. Je n'en suis malheureusement aucunement surpris, cela fait plus de 18 mois que je tire personnellement la sonnette d'alarme sur ce blog et  d'autres en ce qui concerne cette question.

C'est donc à une une dégradation brutale - sans précédents - de l'état de santé des exclus en France - que l'on a assisté entre  2009 et 2010  : Alors quelles sont les différences relevées par Médecins du monde me direz-vous… Et bien commençons par le commencement :

L'impact des politiques de sécurité et d'immigration

Les plus pauvres demeurent sans trop de surprises ceux qui ont le moins accès aux soins : 84 % des publics reçus par Médecins du monde n’ont aucune couverture maladie : donc pas de sécu, et pas de complémentaire santé, et pas d'aide AME…
MdM note que la crise économique, mais surtout les politiques de sécurité et d’immigration menées par le gouvernement viennent considérablement aggraver Une situation sanitaire déjà très difficile. Les populations d'après MDM sont soumises à une « triple peine » : Elles doivent en effet affronter l'exclusion, la crise économique,  et sont de plus désormais la cible désignées des politiques sécuritaires, sensiblement renforcées. Inutile de préciser qu'en termes de santé publique le bilan est tout simplement désastreux : à rebours total donc des déclarations d'intention proclamées en matière de prévention.

La politique sécuritaire particulièrement brutale du gouvernement (expulsions répétées, restriction des droits ( Brice Hortefeux ne parlait-il pas récemment de remettre en cause l'aide médicale de l'État),  le démantèlement organisé des lieux de vie,  conduisent ces  personnes à renoncer aux soins. Avec comme conclusions l'interruption des campagnes de vaccination, un suivi des grossesses mis en place avec retard, un traitement des maladies chroniques défaillant : Bref tout un ensemble de facteurs qui conduisent Médecins du Monde à mettre en place « des réponses habituellement utilisées à l’international en situation d’urgence humanitaire » ; bravo la France…