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Cueillette des champignons

Publié le 19 octobre 2010 par Goure

Je vais vous parler de la cueillette des champignons du temps de ma jeunesse , depuis mon enfance jusqu’à  l’époque où je suis partie d’Ampus pour aller travailler dans le 42.(en gros des années 40 aux années 60 )

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Aller aux champignons a toujours été une occupation de premier ordre : pour le plaisir procuré et pour les conserves indispensables pour l’hiver. “Affectueusement”  on appelait pignets les champignons de petite taille , bons à mettre au gril avec une pincée de sel et une “raïade” d’huile d’olive. Les autres étaient tout simplement les champignons. Ma mère disait à mon père : “Je vais aux pignets à la Rouvière. Je sens qu’il y en a .” Elle partait avec un panier vers 15h et revenait deux ou trois heures après le panier plein. Elle était une excellente cueilleuse, chercheuse, ramasseuse (comment dire en français ?) et pouvait marcher des heures sans se fatiguer.Ma mère est allée aux champignons  jusqu’à la fin de sa vie. Mon père ,qui ne pouvait plus l’accompagner, se faisait du souci jusqu’à son retour. Rien ne pouvait la dissuader d’y aller.

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Lorsqu’ils étaient jeunes, mon père et ma mère , avec leurs amis Titine et Germain Rouvier , venus tout exprès de Nice, allaient aux champignons à Canjuers (qui n’était pas encor camp militaire). Ils partaient avec des paniers et des caisses de raisin vides pour la journée .Le soir, ils revenaient avec paniers et caisses pleins ! Un régal pour les yeux mais beaucoup de travail en perspective.La veillée était toute trouvée (Pas de télé à cette époque. Quelle chance!!) . Les champignons étaient délicatement posés sur la table. Chacun était muni d’un chiffon légèrement humide : pour nettoyer les champignons de la mousse ou autres impuretés. Pas question de les passer sous l’eau du  robinet qui les aurait ramollis et puis ..on n’avait pas “l’eau à la pile”. On allait la chercher à la fontaine , alors on l’économisait… Revenons à nos champignons bien nettoyés. Maman les triait selon leur destination:
Les pignets à manger dès le lendemain
Les champignons qui allaient devenir daube. Pour moi , rien de meilleur. Bien meilleur que du caviar!!
Les champignons qui allaient être mis en bocaux pour l’hiver. On en mettait le plus possible
Les champignons tout petits qu’on mettait dans le vinaigre et qui servaient de condiment
Les champignons (en général les gros) qu’on taillait en morceaux et qu’on enfilait sur une grande aiguillée de fine ficelle. J’adorais faire cela quand j’étais gamine. On faisait sécher ces champignons . Une fois secs ,ils étaient utilisés pour les ragouts de mouton , de veau etc..Ils avaient un parfum délicat , fort agréable.

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A Ampus,les gens ont une prédilection pour les lactaires (safranés, sanguins,délicieux) bien qu’ils ne soient pas les meilleurs loin de là!

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J’ai eu la grande chance d’être initiée aux autres champignons par mon beau-père qui était un excellent cueilleur de champignons. Il parcourait les bois du Forez et de Haute-Loire  et revenait toujours avec de délicieux champignons. J’ai découvert les chanterelles, les morilles, les cèpes, les girolles ,les tout-petits mousserons  etc…et reconnu que nos pignets ampusians ne soutenaient pas la comparaison… Mais que voulez-vous , ils sont ma “Madeleine de Proust” , je n’y peux rien.Je les aime…

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Video à voir : Les sanguins, cueillette d’automne


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