Magazine Sport

Délit de belle gueule

Publié le 05 janvier 2008 par Philostrate
La mésaventure qui a pourri les derniers matches de Jérôme Rothen avant la trêve hivernale est d'une triste banalité. Retour sur les faits. "Coupable" d'avoir jeté un peu vivement un tract amoureusement confectionné par les toujours très respectueux supporters parisiens, le milieu de terrain du PSG s'est vu prendre en grippe par une partie d'entre eux. Bon début de saison ou pas, Rothen se retrouvait tricard dans le kop.  Sifflé, insulté, voire menacé, il intégrait du même coup la confrérie des têtes de turcs des tribunes, un cercle pas vraiment fermé où les bellâtres ont la vedette.    Il ne fait pas bon avoir une belle gueule quand on est joueur de foot en France. Si une partie de la foule admire votre classe, une autre et pas la moindre n'attend qu'un incident pour vous faire passer du statut de "danseuse" à celui de paria. Prenez David Ginola. Victime expiatoire de la défaite fatale de la France face aux Bulgares, jeté en pâture à la plèbe par Gérard Houiller comme "le" responsable de la déroute qui coûtait alors leur place aux Bleus à la coupe du monde 1994, il endossait d'un coup l'habit de lumière du mal-aimé.    Faut dire qu'il avait le profil idéal. Beau gosse, trop méridional pour être honnête au nord de la Loire et trop parisien pour être aimé au sud, il ne lui manquait que l'étincelle pour enflammer les frustrés des travées. Il a été servi et pas qu'un peu jusqu'à la fin de sa carrière en France. Lazzis et bordées de sifflets en guise d'accueil. Exit Brummel bienvenue à M le Maudit…    Dugarry non plus n'a pas laissé sa part aux chiens. Déjà taxé de noctambule par le bon peuple bordelais, notre d'Artagnan de Gironde payait en 1998 les choix du sélectionneur de l'époque, Aimé Jacquet. Soupçonné de ne devoir sa place en équipe de France qu'à son amitié avec son "copaing" Zizou, fragilisé par un rendement en dent de scie, le beau Duga en prenait lui aussi pour son grade. Insulté et brocardé dans tous les stades du pays, en dépit même de son titre de champion du monde, l'attaquant international ne connut plus dès lors aucun répit. Moralité, mieux vaut ne pas être un Apollon pour jouer en championnat de France de première division. De là à dire que c'est parce que tous ceux qui sont dans les tribunes sont jaloux, moches et cons, il y a un pas que je ne franchirai pas. Il faut savoir être mesuré, surtout lorsque l'on a soi-même ses habitudes dans les travées.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philostrate 187 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine