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[Critique DVD] Rue Cases-Nègres

Par Gicquel

[Critique  DVD] Rue Cases-Nègres

[Critique  DVD] Rue Cases-Nègres
En 1983, « Rue Cases-Nègres » sort en France avec la reconnaissance d’un cinéma antillais qui à l’image des protagonistes du film, revendique sa propre identité. Euzhan Palcy derrière la caméra est le gage de cette volonté de raconter une histoire du pays, avec les gens du pays. La démarche est aussitôt saluée et reconnue par des personnalités aussi diverses que François Truffaut ou Robert Redford. Le film décroche le prix de la meilleure première œuvre aux Césars en 1984, ainsi qu’à la Mostra de Venise.
Cette page de l’histoire coloniale que raconte la réalisatrice, d’après le roman éponyme de Joseph Zobel .se situe une fois l’esclavage aboli. Mais rien n’a vraiment changé. Les patrons ont simplement remplacé les maîtres, et les coupeurs de canne, sont toujours exploités par les békés.

C’est la période des vacances. Parmi les enfants qui passent leur été à s’amuser José, onze ans, orphelin élevé avec fermeté et amour par M’an Tine, sa grand-mère, lutte à sa façon contre l’omission et l’injustice d’un système aliénant. Ses souvenirs, teintés de nostalgie, amorcent l’apprentissage d’une vie nouvelle s’appuyant sur la transmission des anciens.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un schéma bien classique, et tout à fait réel (le roman s’inspire d’une histoire vraie) et qui avec le temps me semble avoir déteint sur les bons sentiments L’opposition noirs-blancs, oppresseurs-oppressés devient manichéenne et seule la mise en scène de Euzhan Palcy réussit à maintenir le propos à flot.
Elle est attentive aux protagonistes, très près des personnages, au point de désarmer les plus jeunes dans leurs intentions naïves. Les premières scènes de jeu sont ainsi hésitantes, maladroites, à l’image de ces enfants bercés par  l’ insouciance . La réalisatrice garde néanmoins le cap sur une direction très esthétique, cadrant parfois la rue, le village ou une simple maison à la manière d’un tableau réaliste.

[Critique  DVD] Rue Cases-Nègres

Je garde un excellent souvenir de son  deuxième long-métrage, « Une Saison Blanche et sèche », adapté d’André Brink.Un plaidoyer contre l’Apartheid en Afrique du Sud où se croisent  Marlon Brando et Donald Sutherland.

Avec : Garry Cadenat, Darling Legitimus, Douta Seck, Joël Palcy, Joby Bernabe, Francisco Charles & Marie-Jo Descas
Musique : Groupe Malavoi

SUPPLÉMENTS

. L’amour sans « Je t’aime » (30 mn)

Euzhan Palcy raconte comment « Rue Cases-Nègres » a été créé, de la difficile genèse du projet au tournage en Martinique. Le roman déjà fut interdit par le pouvoir blanc et on se le repassait sous le manteau. Le titre ne plaisait pas aux décideurs, il n’y avait pas de stars.

[Critique  DVD] Rue Cases-Nègres

Douta Seck , dans le rôle du sage du village

Sa rencontre avec le producteur Claude Nedjar (« Lacombe Lucien », « La Guerre du Feu ») est décisive pour concrétiser son rêve, soutenu par François Truffaut, qui deviendra son parrain, et son conseiller technique « ce qu’il n’avait jamais fait auparavant ».
4.000 gamins ont été auditionnés et c’est sur son insistance que le jeune héros Garry Cadenat a été retenu. Il est effectivement tout à fait dans son rôle.

Euzhan Palcy au Trianon (15 mn)

Lors d’une rencontre avec des collégiens au cinéma Le Trianon de Noisy-le-Sec/Romainville, elle échange avec les enfants à propos de son film et sa carrière.

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