“Allô maman, j’ai faim.”

En guise de bons vœux pour l’année 2008, le ministère de la Santé offre aux enfants un principe de précaution. Dans un communiqué du 2 janvier, pétri de contradictions, le ministère recommande un usage “modéré” du téléphone mobile pour les enfants. Dans une phrase, il souligne une absence de preuve scientifique permettant de conclure à la dangerosité ou non des mobiles. Dans la suivante, il signale que la “possibilité d’un risque faible d’effet sanitaire” après une “utilisation intense et de longue durée (plus de dix ans)”. Ce qui est assez logique somme toute. Puisque les études épidémiologiques ne peuvent pas remonter à l’époque où personne n’en utilisait. “L’hypothèse d’un risque ne pouvant être complètement exclue, une approche de précaution est justifiée”, explique le ministère.

En décembre 2007, le Conseil scientifique de la Fondation Santé et Radiofréquences, qu’on ne peut soupçonner d’intégrisme écologique, puisqu’y siègent des constructeurs et opérateurs de téléphonie mobile - s’était lui-même dit “préoccupé” de l’usage des mobiles par les enfants et les jeunes adolescents. Il en appelait à la “responsabilité des parents, distributeurs et industriels”.

Ces mises en garde ont pour origine le lancement du Mo1, un mobile conçu pour les enfants de 6 ans, avec de grosses touches colorées et des bonshommes qui rient dessus, par une marque espagnole, Imaginarium. Deux associations ont demandé l’interdiction de ces bidules. Selon Agir pour l’Environnement et Priartém, “le cerveau des enfants absorbe 60% de plus de rayonnements électromagnétique en plus que celui des adultes”. Ces associations, qui seront reçues par la ministre Roselyne Bachelot le 15 janvier, avaient fait déjà pression sur les distributeurs jusqu’à ce qu’ils retirent des ventes le Kiditel et le Babymo, un mobile pastel en forme de chaton, destiné aux 5-10 ans.

Le Mo1 est peut-être mort-né. Les enfants resteront donc immobiles encore un certain temps.

Sources : AFP, ministère de la Santé, Le Point.fr.

St.H.