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| une Tata écolo |

Publié le 05 janvier 2008 par Diel
Perdue dans les Alpes Maritimes, une petite PME créée par Guy Nègre, un ancien de la formule un, et financée par MDI une holding Luxembourgeoise, CQFD Air Solution de son nom met au point au bout d'une dizaine d'années d'effort un moteur révolutionnaire, sort de ses ateliers la voiture écologique de demain, une bagnole d'une cylindrée de 600m3 qui roule à l'air comprimé, qui nécessite quatre heures pour charger son réservoir de 200 litres et qui monte jusqu'à 140km/h.
Seulement voilà, pas moyen de financer ici sa construction, en France on se fout pas mal de la recherche et du marché des véhicules alternatifs, on néglige totalement cette économie à venir et les perspectives écologiques qu'elle promet, et ce malgré l'augmentation constante du prix du baril de brut. On préfère plier aux exigences du lobbying de l'industrie pétrolière et le concept MDI pourtant multi-breveté n'est toujours pas homologué en France.
Résultat c'est l'Inde, pays à la croissance fulgurante et qui égale nos niveaux de compétences dans bien des domaines à l'heure actuelle, l'Inde à qui on fait faire pour des salaires de misère nos tricots en coton mais qui désormais, sans attendre que l'on en prenne pleinement conscience, "passe de l'état de sous-traitant à faibles coûts et piètre qualité à celui de fabricant à faibles coûts et forte valeur innovatrice". L'Inde s'intéresse de prés à la MiniCats, ou plus précisement le groupe Tata Motors (5,5 milliars de dollars de CA, 600 000 véhicules par an) et en février 2007 achète à MDI sa licence et l'exclusivité de sa technologie.
MDI poursuivra ensuite son buziness plan de vente de licences et d'usines clés en main à travers le monde, tant pis pour les Français, ils n'auront plus qu'à l'acheter à partir de 3500€. Et ma foi c'est une bonne nouvelle, surtout pour l'Inde et l'air sur-pollué de New Delhi, ville certes verte où les parcs abondent mais capitale d'un pays monté au dixième rang des sites les plus pollués au monde.
Des mesures écologiques sont bien adoptées, mais au coup par coup alors que la situation est catastrophique et qu'elle exigerait un effort global. Espérons que l'intérêt manifesté par l'Inde pour les éco-technologies ira de paire avec de vraies progrés sociaux et environnementaux. Maintenant qu'elle s'affranchie de l'Occident et va jusqu'à lui vendre ce qu'il n'a pas voulu lui-même développer, qui sait, peut-être nous donnera-t-elle à terme des leçons aussi vertes que son expansion est rapide.
Bien sûr, il faut garder à l'esprit que l'Inde est un pays de forts contrastes. Même si le secteur manufacturier se développe, et on peut le regretter c'est certain étant donné la stupidité du sens donné ainsi à nos vies et l'état dans lequel cela met la planète, en attendant cela assure la création d'emplois qui sauve des paysans et sort des rues Indiennes une partie de ses enfants.
De toute façon, notre ère industrielle s'obstine à perdurer, toujours dans la même optique de croissance et du power of this fucking son of the bitch of buying. Je doute qu'on n'y mette fin du jour au lendemain sans mettre en place au fur et à mesure des comportements, des préoccupations, des modes de vie détournés du consumérisme abrutissant, et donc un système différent susceptible de sauver la planète.
Est-ce que l'Occident aura l'intelligence de travailler avec ces pays émergeants dans le souci de l'écologie et de l'innovation, en tirant les niveaux de vie et les conditions de travail vers le haut? Ou résistera-t-il, comme la France, en se bloquant dans une vision unilatérale et mercantile qui risque fort par un juste retour des choses de se retourner contre elle et d'abaisser plus que ne le fait déjà le Roi Nabonux le niveau de ses propres acquis sociaux ?
Sources:
MDI Entreprises SA
Révolution manufacturière
Cette voiture fonctionne a l'air
L'Inde entre dans le classement des dix

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